YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

L'intime, haut et fort

Célian Ramis

Dans la santé sexuelle, il est question de prévention et de lutte contre les IST, de dépistage ou encore de vaccination contre les virus comme Papillomavirus. Mais aussi de choix, de respect et de plaisir !

Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé sexuelle « a besoin d’une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, et la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui apportent du plaisir en toute sécurité et sans contraintes, discrimination ou violence. »

C’est là-dessus que s’est basé le comité de coordination de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le virus de l’immunodéficience humaine (COREVIH) qui, entre le 18 novembre et le 15 décembre, organisait – en parallèle des actions prévues autour de la journée mondiale de lutte contre le Sida (1erdécembre) - quatre « Semaines de la santé sexuelle » dans les départements bretons.

En Ille-et-Vilaine, c’est au début du mois que celle-ci s’est déroulée, proposant le 8 décembre à la maison de quartier Villejean à Rennes le spectacle Ouest Side Stories – À nos amours, créé par la webradio oufipo.org. Sur scène, deux musiciennes, un technicien et un micro. Au premier rang, cinq comédien-ne-s.

Tour à tour, ielles montent sur le plateau et prennent la parole pour exprimer un aspect de leur vie sexuelle et affective. Le premier baiser, l’idée qu’on en a, le rendez-vous, le goût des lèvres de Pierre. Une relation épistolaire, la première rencontre avec la peau d’une femme, le couple, l’entrave à la liberté, la rupture, le départ. Les signaux que l’on interprète, les râteaux, la confusion entre l’attirance et l’amitié, l’apprentissage et la découverte avant la recherche absolue d’une partenaire.

Les trajectoires sont différentes, les prises de paroles également mais l’essence est la même : livrer une partie de son intimité, sans la sacraliser ni la minorer. Pas de jugement dans les récits, ni même de commentaire. Simplement, un partage d’informations. Parmi lesquelles on trouve la religion, la préservation de la virginité, le tabou familial, et puis la rencontre d’un homme respectueux qui pense autrement, la confiance, les premières fois à 28 ans.

La vie avec cette femme rencontrée à 16 ans avec qui la sexualité est heureuse, les questions que l’on balaye et puis l’homosexualité, ou plutôt la bisexualité, la rencontre avec un homme, la vie de famille de avec six enfants dans une grande maison. Ça fait du bien de se rappeler que la sexualité, c’est une histoire d’individus et non de performance et d’injonctions.