YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Avril 2017

Coup de cœur

Non, la presse papier n'est pas morte !

Quand bonnes volontés et compétences s’assemblent, on le sait, ça peut faire des étincelles. Et on espère bien qu’il en sera ainsi pour l’équipe pluridisciplinaire – rédacteurs/trices, photographes, illustrateurs/trices, graphistes – du webzine associatif rennais, l’Imprimerie nocturne, qui souhaite ce mois-ci lancer sa revue papier.

Ainsi, une souscription a été lancée jusqu’au 10 avril sur la plateforme de financement participatif Ulule afin de participer à l’impression de 250 exemplaires du numéro 0 de la Revue de l’imprimerie, qui devrait compter 52 pages agrafées, au format A4 et en couleur. Depuis sa création en 2014, le webzine participe à l’information autour de la frétillante culture rennaise avec des portraits d’artistes ou professionnel-le-s du secteur, des comptes-rendus de spectacles, un agenda culturel.

Dans sa version imprimée, l’esprit devrait rester intact : une pratique collaborative, une mise en avant de la diversité des talents s’illustrant dans la photographie, les arts plastiques, le graphisme ou encore l’écriture, et un sommaire tournant autour de « dossier sur la culture et le handicap / portfolio photo rétrospectif de la vitalité culturelle rennaise / monde des livres (rue des livres, bande dessinée), du cinéma, de la musique, des Beaux-arts, spectacle vivant, chroniques et interviews / et même des jeux et des suprises ! », indique l’équipe sur la page Ulule. Ça donne envie de la feuilleter cette Revue de l’Imprimerie, et de la voir grandir !

Coup de gueule

Pas d'intention, pas de coupable !

Porter plainte pour agression sexuelle ou viol est compliqué. Psychologiquement d’abord. Concrètement ensuite. La victime se heurtant souvent à des interlocuteurs qui retournent la situation et la rendent coupable de cette situation. Prouver le non consentement – surtout lorsque l’agresseur est connu – est quasiment impossible dans ce système borné à penser que les femmes suscitent, dès lors qu’elles mettent le pied dans l’espace public, le désir et que les hommes ne peuvent contrôler leurs pulsions.

Quand on ne pense qu’on ne peut pas faire pire, on tombe de bien haut en lisant l’article de The Guardian, daté du 29 mars 2017 et intitulé « Mexican man cleared in sexual assault of schoolgirl because he didn’t ‘enjoy’ it ». Le 1er janvier 2015, une jeune fille de 17 ans est enlevée dans l’état de Veracruz, au Mexique, par quatre garçons de son lycée privé. Durant sa séquestration, elle subira attouchements à la poitrine et pénétrations vaginales avec les doigts.

Diego Cruz, un des accusés, est désormais libre. Pourquoi ? Parce que, dit-il, il n’a jamais eu « d’intention charnelle » et surtout n’a pas pris de plaisir. Des arguments que le juge retient pour acquitter le fils d’une riche famille de l’état mexicain. Tout est dit. Et les femmes, qui ont l’intention d’être libres de s’habiller comme elles veulent et de sortir quand elles veulent, elles, elles sont coupables. Scandaleux.