YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Je danserai si je veux – Maysaloun Hamoud

Au cœur de Tel Aviv, deux jeunes femmes palestiniennes, qui partagent un appartement et un goût prononcé pour la vie nocturne, s’apprêtent à recevoir une nouvelle colocataire. Il y a Leila la travailleuse et indépendante, Salma barmaid et lesbienne et Nour une jeune étudiante en informatique.

Leila est une redoutable avocate qui fait chavirer les cœurs mais qui se désespère d’avoir à faire à des hommes non libérés du poids des traditions patriarcales. Salma elle, vit de petits boulots et mène une vie de plaisir mais doit faire face à une famille chrétienne très pieuse qui ne tolère pas son homosexualité. Nour est une musulmane très pratiquante promise à un mariage avec un homme qu’elle n’a pas choisi et qu’elle rejette.

Ces trois héroïnes pourraient être des personnes banales excepté qu’elles sont palestiniennes et qu’elles vivent dans une société rongée par le conservatisme. Elles ont toutes peine à se libérer d’une pression sociale, religieuse ou morale dans cette société israélienne machiste et sous tension permanente. Si leurs portraits vifs et évocateurs révèlent une envie d’être affranchie et désinvolte, elles ne sont pour autant pas des stéréotypes.

Le premier film de Maysaloun Hamoud joue la carte du féminisme et de la subversion. S’évader à travers la drogue dans les vapeurs alcoolisées de la bouillonnante Tel Aviv est un moyen de montrer les ambivalences et l’ambigüité de l’émancipation féminine. Juste et audacieux, le film reste sobre, loin de la démagogie des extrêmes qu’il dénonce. Une œuvre formidable et libératrice !