S'identifier aux femmes du passé
De août à octobre, les éditions Steinkis ont fait ressurgir trois femmes essentielles, comme tant d’autres, au XXe siècle. Trois romans graphiques honorent et rendent hommage à Anna Politkovskaïa, journaliste russe assassinée en 2006 (Anna Politkovskaïa journaliste dissente, de Francesco Matteuzzi et Elisabetta Benfatto), Amélia Earhart, première aviatrice à traverser l’Atlantique en 1928 et 1932 (Amelia – Première dame du ciel, de Arnü West), et Anne Corre, adolescente résistante en Bretagne lors de la Seconde guerre mondiale (La fille au carnet pourpre de Roger Faligot et Alain Robet).
Elles n’ont pas vécu les mêmes époques et n’ont pas évolué dans les mêmes environnements. Elles n’ont pas les mêmes traits de personnalité et leurs réactions divergent face aux événements à affronter. Elles vont toutes les trois marquer l’Histoire en s’accomplissant dans l’entreprise de leur destin tragique. Mais comme bon nombre de femmes, on ne retient pas, ou peu, leurs noms et leurs actions. Elles sont ici réhabilitées, à juste titre. Les trois publications illustrées sont singulières, dans leur traitement de l’histoire et dans leur graphisme.
Chacune dégage une force communicative, une envie de lutte et un besoin d’épanouissement personnel et professionnel. D’où l’importance de ne pas effacer de l’Histoire les femmes du passé, permettant aux femmes d’aujourd’hui de pouvoir opérer un processus d’identification afin de s’affranchir et de s’émanciper de toutes les assignations genrées.