YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Novembre 2017

Coup de cœur

Agir ensemble contre les violences sexuelles

La honte doit changer de camp. Impérativement. Pour y arriver, forces de l’ordre et système judiciaire doivent évoluer conjointement et être formés à la problématique des violences faites aux femmes. Parce que l’on vit dans une société qui diffuse et entretient constamment la culture du viol dans sa globalité.

En attendant cette prise de conscience et cette progression (qui ne se fera pas à coup de Unes testostéronées du type Le Parisien qui le 25 octobre brandissait 16 portraits de personnalités publiques masculines et titrait « Harcèlement sexuel – Les hommes s’engagent »), il est essentiel d’accompagner et d’aider celles qui ont subi du harcèlement et des agressions sexuelles.

C’est dans ce but que Sandrine Rousseau, ex-élue EELV, a fondé l’association Parler, qui propose aujourd’hui une adresse mail – suisjeseule@gmail.com - pour dénoncer les violences sexuelles et mettre en contact les femmes victimes d’un même harceleur/agresseur sexuel, à partir de 5 signalements sur une même personne. Ainsi, la structure espère encourager les dépôts de plaintes groupés.

On le sait, ce sera long, pénible et douloureux. Cela prendra du temps. Parce qu’il en faut énormément pour parler et oser franchir le cap. Parce que l’on sait que l’accueil au commissariat sera certainement abject et les suites éventuelles aussi. D’où l’importance d’une action collective. Entre femmes, dans un premier temps.

Coup de gueule

Le mâle de la langue française

On doit bien l’avouer, on a nos côtés réac’ niveau écriture de la langue française. Il faut bien l’admettre, l’écriture sms nous est assez insupportable. D’autant plus qu’aujourd’hui, les textos ne sont plus limités en terme de caractères, plus d’excuses donc pour raccourcir les mots. Certes, cela nous a parfois été utile sur Twitter mais pas plus.

Mais on se dit que ce n’est rien comparé aux vieilles peaux de l’Académie française qui tremblent de dégoût face à l’écriture inclusive et déclarent à ce propos dans un communiqué, publié sur leur site et daté du 26 octobre dernier : « Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme une norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. »

On pouffe de rire en même temps qu’on vomit. On s’évanouit à plusieurs reprises en lisant la suite : « C’est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme : devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures. »

Dénonçant – selon leurs termes - une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité, les membres s’opposent à ce qui devrait être déjà acté depuis au moins leurs naissances (c’est dire !), à savoir la prise en compte de l’autre moitié de la population. Les femmes, quoi. Mais bon comme « cela alourdirait la tâche des pédagogues », on ne va pas insister… Bah si, en fait !