YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Octobre 2019

Coup de cœur

LES RÈGLES EN ROUGE ? BAH OUI, IL ÉTAIT TEMPS !

Une pub montre la réalité, et hop, tout le monde voit rouge ! Intitulée « Viva la vulva », la nouvelle campagne de la marque Nana a enfin éjecté le fameux liquide bleu utilisé dans les spots pour protections périodiques. Là, dans la serviette, c’est une tache rouge que l’on voit.

Pourquoi ? Parce que c’est la couleur de nos règles. Même après avoir arpenté nos parois vaginales, oui oui ! Et la publicité dévoile tout un tas de vulves, dessinées, peintes, schématisées, tricotées ou encore représentées sous la forme d’une huitre ou de différents fruits, etc. Les textures sont différentes, les couleurs, les tailles et les formes aussi.

Réduit à 30 secondes pour la télé, le clip dure 3 minutes et fait du bien. Bien que des milliers de personnes en France s’insurgent de la diffusion de ce spot, il est important de lutter contre le tabou des règles et l’absence d’information en terme d’anatomie. Connaître son corps, son sexe, être libre de le découvrir, de l’explorer, de l’expérimenter, est primordial dans la construction des femmes et des hommes.

Pour ne pas complexer, gagner en confiance et en autonomie, accéder à nos désirs et à notre plaisir, se respecter et respecter les autres. Oui, on sait bien que la marque profite des féminismes pour se payer un bel éclairage médiatique… Mais finalement si elle profite à des milliers de filles et de femmes qui n’ont jamais eu l’occasion de voir des représentations de vulves, c’est peut-être pas un mal non ?

En attendant, n’en restons pas là, rdv le 24 octobre à 20h30 au Papier Timbré pour assister à Conférence sur ma pichoca, de l’artiste-chercheuse Lis Peronti. Promis, c’est génial et libérateur ! 

Coup de gueule

Agissements sexistes au théâtre, HF Bretagne sonne (encore et encore) l’alarme

Récemment, sur la page Facebook d’HF Bretagne, on lisait ceci : « On vous le dit depuis longtemps, il se passe des choses extrêmement graves et sordides dans les coulisses des théâtres, dans les formations et ce depuis des années. Voici un cas typique. Bien loin d’être isolé. »

Ce cas, c’est celui du metteur en scène Guillaume Dujardin jugé en mars 2020 pour avoir abuser de sa fonction et de son autorité pour que les comédiennes jouent nues, se masturbent devant lui, simulent des orgasmes, des rapports sexuels et tout un tas d’autres atrocités citées dans l’article de L’est Républicain, partagé par HF Bretagne le 14 octobre.

Quatre jours plus tôt, la structure relayait un article de Mediapartintitulé sur l’acteur Thierry Samitier, accusé par deux comédiennes, avec qui il partageait l’affiche de la pièce Boeing Boeing,de propos et de gestes déplacés.

HF Bretagne signale : « C’est agaçant de constater que, contrairement au secteur des musiques actuelles, le reste du spectacle vivant ne bouge pas ! Pourtant sexisme, viols et agressions y sont largement répandus. Et tus ! Cette fois, appuyées par un homme qui a gagné une coupe du monde de football(Franck Leboeuf, également dans la pièce, soutient les deux comédiennes, ndlr), ce sera peut-être différent ? On va finir par proposer un partenariat à la FIFA World Cup, ça sera peut-être plus efficace ! »

Oui, c’est agaçant et même super énervant de ne pas être entendues, de dénoncer le système sexiste sans être prises au sérieux. Alors, un conseil (pour commencer), lisez l’article « Stop aux agissements sexistes » sur le site d’HF Bretagne, et ouvrez les yeux, et les oreilles, surtout…