YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Octobre/Novembre 2020

Coup de cœur

Révoltons-nous, révolutionnons-nous et agissons !

Faire la paix avec son intestin grêle, se dépigmenter le sillon inter-fessier en trois étapes, faire toute sa déco à partir des déchets organiques vomis par les lombrics… 

Il existe des livres de coaching sur à peu près tous les sujets (on avoue, on n’a pas vérifié) mais nous n’en avions jamais lu un aussi empouvoirant et déculpabilisant que le Manuel d’activisme féministe, écrit par Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles, fondatrices de Clit Révolution.

Les deux militantes, rencontrées en 2012 au sein des Femen, y apportent leurs réflexions, leurs cheminements personnels, leurs expériences et les croisent avec les conseils de plusieurs activistes telles que Shanley Clemot Maclaren pour bloquer un lycée, Noé pour occuper un lieu, Clémentine Labrosse pour créer un hoax, Irene pour mener une action en solo, Inna Shevchenko pour organiser une action Femen…

Sans oublier toute l’information documentée sur des mouvements et figures emblématiques de féminismes, comme les Suffragettes, le MLF, les Riot Grrrls, Olympes de Gouges, les Guerrilla Girls, Marguerite Stern et bien d’autres. De l’invasion sur les réseaux sociaux à la réappropriation de l’espace public, en passant par la connaissance de nos corps et la prise de parole, Clit Révolution nous montre que les femmes sont tout aussi multiples que les moyens d’agir.

Que l’on ait des envies de collages, de messages sur nos seins, d’occupation d’une université ou juste envie de découvrir, ce bouquin est à lire et à partager. Et c’est trop bien ! 

Publié aux éditions des femmes - Antoinette Fouque

Coup de gueule

Conneries à la Une, ça continue...

Les féministes sont rabat-joie et cassent l’ambiance en soirée. Ça, c’est la version Valeurs actuelles. La version La Dépêche, c’est une question : « Les féministes vont-elles trop loin ? ».

Apparemment, les dites féministes se radicalisent au nom de la lutte contre les violences faites aux femmes. Tout ça parce qu’elles traitent Darmanin de violeur sans utiliser le conditionnel ? À côté des féminicides, des agressions sexuelles, des viols, c’est vrai que c’est un brin extrémiste…!

Heureusement, L’Obs est là nous expliquer - dans un édito titré « Ce désastre radical qui jette le discrédit sur le féminisme » - que c’est OK de dénoncer les violences sexistes et sexuelles mais qu’il ne faut pas « assimiler tous les hommes à des prédateurs. » ! C’est donc bien l’heure des ouin-ouins masculins !!!

Que faut-il faire alors, Messieurs ? Tendre l’autre joue ? Mettre nos tabliers par dessus nos jolies petites robes qui dévoilent nos jolies petites gambettes bien épilées et enfourner le joli petit rôti pour faire plaisir à la virilité toxique de ces Messieurs blancs cisgenres hétéros valides qui se croient au dessus du lot ?

Aux Messieurs les journalistes et éditorialistes qui préfèrent vendre des torchons plutôt que de réfléchir avant d’écrire, pas de bisous, check du coude dans vos dents, check du coude dans vos bides et évidemment check du coude dans vos couilles. Ohlala, on se radicalise… et on aime ça !