Les femmes étaient à l’honneur pour la 2e édition de Migrant’scène, organisé par La Cimade, samedi 23 novembre. Deux groupes ont répondu à la thématique imposée – la migration au féminin – au Bar’Hic de Rennes : le chœur de La tête à l’est et Mariana Caetano.
Aux alentours de 21h, le Bar’Hic est déjà rempli de monde ce samedi soir. Beaucoup sont venus pour assister au concert de La tête à l’est. Créée en 2009, l’association a pour vocation de promouvoir la musique et la danse d’Europe de l’Est dans la région Bretagne. Elles sont sept femmes ce soir-là à unir leur voix qui résonnent dans le bar aux sons des Balkans.
En chœur, parfois à l’unisson, elles interprètent des chansons traditionnelles de Roumanie et de Bulgarie, accompagnées par deux accordéons, des percussions, du violon et parfois des voix de quatre hommes. Certains morceaux sont doux et légers, similaires à des berceuses. D’autres sont nuancés et naviguent sur les flots de plusieurs voix qui jouent sur les intensités, agitant le chœur qui oscille entre chuchotements et notes très fortes et puissantes, qui font danser les spectateurs, qui pour bon nombre d’entre eux prennent des cours de chants avec l’association Tête à l’Est, entrainés à plusieurs reprises dans des rondes traditionnelles.
Après une courte pause, c’est au tour de Mariana Caetano, entourée de ses musiciens, de prendre place sur la scène, située au fond du bar. La chanteuse qui vient « d’un pays du soleil, très loin d’ici », arrivée en France depuis 2004, inonde ce lieu festif de la place des Lices des sons brésiliens qui rythment son deuxième album « Mé Ô mond », sur fond de guitares et de percussions.
Plaisir, solitude, amour, consommation… autant de thèmes abordés que de mimiques développées sur scène avec humour et singularité. Sa voix est envoutante, douce et grave. Sa musique est poétique et décalée, avec des influences rock, chanson française et pop. Mariano Caetano joue avec les mouvements musicaux de son pays, alterne entre MPB (Musica popular brasileira) et tropicalismo (mouvement culturel de la fin des années 60 qui contestait la musique populaire brésilienne), ne prenant que les particularités de chaque genre, sans se préoccuper des étiquettes.
En moins d’une heure, cette artiste originale nous dépayse à travers un voyage expérimental unique, nous baladant tranquillement d’un pays à un autre, d’un continent à un autre.
Les deux concerts nous offrent chacun un instant musicalement opposé. Une invitation au voyage dans les deux cas qu’on aimerait concrétiser plus longuement, à la rencontre d’autres cultures qui s’expriment à travers les voix de ses femmes.