Cheek Mountain Thief et Florian Mona ont ouvert la 15e édition du festival Les Embellies, mercredi 20 mars à l’Ubu. Une première soirée calme et conviviale !
En ce début de festival, la salle de concert n’affichait pas complet. Pourtant les deux groupes annoncés sont attendus : Cheek Mountain Thief et Florian Mona. À l’entrée, Chloé, étudiante en 3e année d’information-communication à Rennes, est chargée du merchandising.
Elle est ici, pour la première fois, en tant que bénévole : « J’avais eu un écho positif de ce festival et j’étais curieuse de le découvrir par moi même ». Au début du mois, une réunion avait été organisée pour établir le planning et expliquer le rôle de chacun. Service, installation du matériel, préparation des soirées, merchandising, Chloé travaille sur différents postes. « C’est agréable, on discute avec les spectateurs, on entend la musique… », explique-t-elle, en profitant de la bonne humeur répandue par Cheek Mountain Thief.
À la fin de leur concert, les musiciens s’accordent un moment pour profiter du bar. Le groupe est en France pour une dizaine de dates : « Nous tournons seulement dans ce pays. Je crois que le disque est apprécié en France. En tout cas, dans Les Inrocks… (rires) », explique le chanteur, Mike Lindsay. Son nom peut sembler familier.
C’est le leader de Tuung, groupe anglais venu à Rennes en 2007 pour les Transmusicales. Quelques mois plus tard, il rencontre une fille en tournée et part en Islande pour la revoir. La suite, il nous la raconte sur scène : « Je suis allé dans le Nord et j’ai été tellement inspiré que je suis resté là bas, à Reykjavik et à Hùsavik, un petit village ». Entre temps, il a rencontré d’incroyables musiciens, revu la fille (et compte l’épouser, confie-t-il hors de la scène), enregistré un album de folk avec la formation Cheek Moutain Thief (et, à côté, un disque avec Tuung).
Avant de retourner avec ses musiciens, Mike Lindsay nous conseille trois groupes islandais qui l’ont inspiré : « Sin Fang, de la black pop, Soley, membre de Sin Fang qui a lancé son projet solo, et Gruska Babouchka, un mélange de choses hantées pour les enfants (rires)… C’est le groupe de ma copine ! »
Quelques heures plus tard, c’est au tour de Florian Mona de descendre de scène et de nous parler de son parcours musical. Au milieu des années 90, cet originaire de Laval (installé à Rennes depuis dix ans maintenant) se lance, avec des amis, dans le groupe Twirl Comics.
« Nous chantions en anglais, nous cherchions à avoir une envergure indé », explique-t-il. Cinq ans plus tard, le groupe s’arrête, « au bon moment puisqu’aucune amitié n’a été usée ». Et d’ailleurs, Florian Mona va poursuivre sa carrière avec un ami de Twirl Comics, Maël, qui monte à cette époque sa formation et cherche des musiciens : « Nous y avons participé avec Romuald, aujourd’hui ingé son sur la tournée ».
Si le premier album rencontre un grand succès, le deuxième peine à trouver sa place. Florian lance alors Monarica, un projet folk avec un DJ sur scène, dans lequel il n’arrive pas à se retrouver au bout d’un an. « Je voulais composer des choses plus personnelles », dit-il. En 2009, il sort son premier album solo chez Naïve et tourne pendant deux ans et demi.
Aujourd’hui, il revient sur le devant de la scène avec un spectacle en avant première puisqu’il est en résidence à l’Ubu pour le festival Les Embellies. Il est de retour aussi avec deux musiciens qu’il connaît bien : le batteur Mathieu Languille, de Montgomery, et le bassiste-claviériste Samuel Chapelin, de Manceau. Deux groupes qu’il invite à monter sur scène ce mercredi 20 mars : « Ce n’est pas uniquement parce qu’ils bossent avec moi sur ce spectacle. Ils font partis de ma famille musicale et leur musique me parle ». Autre artiste que Florian connaît bien : Yann Tordeonde Lesueur, qui a réalisé le clip de son titre Le Large.
« Il a bossé aussi avec Montgomery, a joué à la Route du Rock… Et puis nous avons une culture ciné commune (Michel Gondry pour n’en citer qu’un, ndlr). Musicale aussi ! », précise-t-il. Le chanteur, fatigué après sa performance, nous livre tout de même quelques projets futurs : des premières parties de concert, des dates à l’étranger, des titres en radio, voire en télé… Florian Mona semble s’être retrouvé avec des chansons en français, dans un style « plus noisy pop et moins folk que d’habitude » et une scénographie simple, composée de quelques néons. Celui qui souhaitait revenir à une musique proche de ses influences (New Order, Grandaddy,…) nous livrera son deuxième album Les Héroïnes, le 29 avril prochain. Un deuxième album très attendu !