Sabina Sciubba, ex-leader des Brazilian Girls, a ouvert le bal des femmes aux TransMusicales 2014, mercredi 3 décembre à l’Ubu, avec sa formation solo, Sabina. Elle répond, entre sa promo et son train, aux questions de YEGG, clôturant ainsi notre couverture du festival, pour sa 36e édition.
YEGG : Vous avez joué plusieurs années avec Brazilian Girls, aujourd’hui vous vous lancez dans un projet sous votre prénom, que vous avez présenté mercredi à l’Ubu. Vous aviez cette volonté depuis longtemps ?
Sabina : Oui, assez. Nous avons fait une pause avec Brazilian Girls. J’ai donc voulu profiter de ce temps pour moi. J’avais pas mal de chansons qui trainaient. J’ai juste eu à les cueillir !
Brazilian Girls, c’est vous et trois musiciens. Sabina, c’est vous et trois musiciens. Forte volonté de vous entourer de trois hommes à chaque fois ou pure coïncidence ?
C’est le destin ! Quoique je fasse, je termine toujours avec trois hommes ! (Rires) Non, plus sérieusement, ça s’est fait comme ça. Parmi les trois musiciens actuels, il y en a un que je connais depuis très longtemps. Les deux autres, c’est assez récent. Mais, ce n’est pas fait exprès du tout, ce n’est pas pour reprendre la structure de Brazilian Girls.
D’origine italienne, vous avez vécu en Allemagne, en France et aux Etats-Unis, et vous puisez dans chacune des langues que vous parlez pour composer vos chansons. Sacrée gymnastique…
J’espère que sur scène, ça ne donne pas l’impression d’une gymnastique car c’est très naturel chez moi. Ça correspond bien à ce qui se passe dans ma vie. Avec mon mari et mes trois enfants, je parle trois langues différentes, alors j’ai vraiment l’habitude. Comme j’ai vécu aux Etats-Unis, en France, en Allemagne… (Rires)
Dans vos chansons, vous parlez beaucoup d’amour et sur scène mercredi soir, vous faisiez un parallèle entre l’amour et la révolution. Les deux sont indissociables selon vous ?
Oui, vraiment. La révolution impulse de changer les choses au mieux. Dans un sentiment de collectivité. C’est la chose que je recherche le plus ! J’aime pour de vrai la sensation de collectivité. La symphonie entre tout le monde. Et c’est ce qui se passe avec le public quand je suis sur scène. Entre les musiciens, entre les spectateurs, entre le groupe et le public…
Côté révolution, votre tenue aux couleurs de l’Europe et votre déclaration : « Je suis l’Europe et je brûle » ont fait sensation…
(Rires) Oui forcément. En fait, c’était l’Europe mais c’était surtout abstrait. La vérité, c’est qu’un jour j’étais dans le train, j’allais de Nice à Paris. Et on est passé par Marseille. Marseille ! Une très jolie ville avec toute sa culture et son patrimoine, et tout. Et là, entre deux immeubles, je vois toute une rangée de voitures en train de brûler. J’ai trouvé ça très symbolique. Il y a quelque chose qui arrive en Europe en ce moment. Une inflammation de l’Europe. On se sent en sécurité dans cette Europe mais on n’est pas en sécurité ! Tout peut arriver d’un moment à l’autre. Comme l’amour, ça peut arriver partout, tout le temps…
On doit s’en méfier ?
Ah non surtout pas, surtout pas ! (Rires)
Pour revenir sur votre performance à l’Ubu, le live sonnait plus rock que vos chansons enregistrées. C’est une volonté pour se démarquer de ce que l’on peut entendre à la maison ?
Oui c’est vrai, c’est bien plus rock. Pour dire la vérité, je n’ai aucun contrôle là dessus. Ça devient très rock, c’est comme ça. En fait, on part en couilles ! (Rires) C’est rock et ça chauffe. C’est une forme de pouvoir qu’a la guitare. À peine on effleure la corde que ça envoie direct. Ça donne envie de partir en couilles ! (Rires)
Bon à savoir. Merci Sabina.
Merci à vous, à bientôt.