Jeudi 9 octobre, la soirée Crazy Swing Club accueillait les musiciens déjantés du groupe DelaDap, pour leur première scène en France, pour un concert dansant et débridé aux airs d’électro-swing pop.
On aurait pu les croiser sur la scène « Découverte » des Trans, mais c’est dans le cadre plus intime du Grand Soufflet que l’on a pu apprécier la proposition originale de DelaDap, une formation musicale détonante qui réunit autour du producteur tchèque Stani Vana plusieurs musiciens d’Europe centrale et des Balkans. Les diverses influences se croisent et s’entremêlent dans un son souvent jazzy, électro et pop. Mais DelaDap va plus loin, semblant s’écarter avec joie de toute contrainte et d’étiquette de genre.
Ce que le groupe propose, c’est de puiser dans les traditions roms, slaves et klezmer, en y ajoutant de l’électro tout droit venu des années 90. Pas besoin d’entendre plusieurs chansons, la sauce prend immédiatement et on se délecte de chaque instant d’énergie déployée par ces ovnis qui balancent leurs musiques, fruit d’un travail de 10 ans, comme si plus rien autour n’avait d’importance.
Ils nous emportent dans leur univers festif sans perdre de temps et créent un lien permanent avec le public pris dans le tourbillon DelaDap. Les sonorités empreintes aux musiques d’Europe de l’Est et de la Mitteleuropa communient parfaitement avec les notes électroniques de la console et l’intensité de la voix de la chanteuse.
Sous le chapiteau, ça fourmille, ça danse, ça bavarde. Les spectateurs installés timidement au départ sur les bancs des gradins descendent au fur et à mesure se mêler à la petite foule qui vacille joyeusement sur la piste.
Les danseurs de swing ont laissé la place aux sautillants festivaliers qui réclament toujours plus, satisfaits de chaque proposition. Les rythmiques et les refrains sont punchys et entrainants, entrent dans la tête pour n’en ressortir que quelques heures plus tard.
On retient « Listen up / This is DelaDap » pour son dynamisme et sa bonne humeur, hommage jovial au 10e anniversaire du groupe. Et sur la scène, les musiciens prennent plaisir à répondre aux attentes du public. L’accordéon se plie et se déplie à vive allure, la trompette résonne et la batterie s’impose…
Et à tout cela s’ajoute les compositions du DJ et le style disco-swing de la chanteuse pour un joyeux bordel maitrisé et manié à souhait. DelaDap réussit avec brio à imposer son style et nous invite à voyager sur les routes d’Europe et du temps. Les époques se côtoient et flirtent ensemble dans une parfaite symbiose. Du cash et du chaos, comme on aime.