Si l’envie vous prend d’aller flâner rue du Chapitre, vous pourrez découvrir l’exposition, Matières premières, dans les jardins de la DRAC, visible jusqu’au 12 novembre. À l’origine de ce projet : la photographe Solange Reboul.
Matières premières est née d’un atelier photographique mené dans le lycée Freyssinet de Saint-Brieuc, proposé par la structure GwinZegal, une association guinguampaise composée de plusieurs photographes réunis dans le but de soutenir la création photographique et d’éduquer à l’image des publics divers. Cette année, Solange Reboul mènera des ateliers dans des lieux variés allant de l’école primaire à l’hôpital psychiatrique.
Pour Matières premières, c’est avec les élèves de bac pro Assistant d’architecture qu’elle a travaillé avec des lignes imposées. Le thème de la matière a été décliné autour de la masse, la résistance et du volume. La photographe est intervenue pour guider les lycéens dans leur recherche d’images, tout en leur laissant une grande liberté. Les photos questionnent le rapport aux matières techniques (briques, cordes, bois, sable, bâtiments…), avec lesquelles les élèves sont en contact quotidiennement dans le cadre de leur formation, et notre perception.
Au fil de l’exposition, le spectateur découvre des façons poétiques d’appréhender un univers qui n’a pourtant rien d’artistique à l’origine. Le contraste entre le magnifique hôtel de Blossac, siège de la DRAC classé Monument historique, et les photographies montrant des matériaux de construction moderne, apporte une valeur ajoutée et un regard décalé à l’exposition.
Solange Reboul n’en était pas à son premier atelier avec des adolescents et elle continuera d’en animer cette année. Elle constate qu’avec les lycéens, « la recherche se fait de manière dynamique » et que « les jeunes comprennent bien la démarche », alors qu’il s’agit de publics très éloignés du monde de la photo. Son objectif est de montrer que la photographie est un vrai langage et que l’image est un véritable outil de communication.
Pari réussi avec Matières premières dont elle est très satisfaite: « Je trouve ça super, même s’il se passe toujours quelque chose lors des ateliers, on ne va pas toujours aussi loin. ». Effectivement les œuvres des jeunes n’ont rien à envier à celles de véritables professionnels.
Lorsqu’on lui demande si elle a une approche spécifique en tant que femme, elle répond que non. « Chaque individu a une approche spécifique mais je n’ai pas conscience d’aborder les choses différemment parce que je suis de sexe féminin », explique-t-elle. Mais elle admet que dans les filières où les garçons sont majoritaires, elle se confronte à une vision machiste: « Je suis là pour renverser cette idée. Photographe, dans leur esprit, n’est pas un métier de femme. Je leur prouve qu’une femme ne reste pas forcément à la maison. »