Elle a besoin de s’exprimer. Par le corps et par la voix. HollySiz montait sur la scène du Cabaret botanique, dans le parc du Thabor à l’occasion du festival Mythos, le 18 avril et offrait un concert très rock, un style qui correspond au message qu’elle souhaite transmettre dans son deuxième album, Rather than talking.
Le titre est révélateur. D’une époque dans laquelle elle évolue et vit pleinement. D’un tournant qu’elle observe et auquel elle souhaite prendre part. En pleine réflexion et confection de l’opus, la campagne de Trump et ses phrases misogynes. La marche des femmes. La remise en cause de droits que l’on pensait acquis, comme l’avortement.
La chanteuse se doit d’être militante, dit-elle à la presse, en janvier dernier. Finis les beaux discours, il faut passer à l’action. Naturellement, son disque prend une direction rock.
Sans se détacher de son précédent album, elle puise dans ses influences new-yorkaises et cubaines, dans de l’électro, de la pop, du rock et du trip hop, dans son corps et dans sa tête.
Pas étonnant qu’elle entre sur scène, statique, les pieds ancrés dans le sol, le corps imposant de par ce qu’il dégage. Capuche sur la tête, on dirait une boxeuse s’apprêtant à monter sur le ring.
Juste avant de rentrer dans l’arène. Elle a la détermination d’une combattante et chante avec puissance « Unlimited ».
Une manière de donner un ton qu’elle ne délaissera à aucun moment du concert. Il faut se battre. Se battre pour prendre sa place, pour obtenir des droits, pour les sauvegarder. Et la lutte passe pour elle par le collectif. Dans l’invocation du souvenir de certaines chanteuses rock des années 90 avec « Fox » ou dans le partage avec le public.
« Communier, tous ensemble, autour de la musique, c’est ce que l’on peut faire de mieux en ce moment. », lance-t-elle avant d’entamer « Love is a temple ».
Elle s’exprime à travers l’écriture, le chant et la danse. On y trouve du Mickaël Jackson, de la salsa, du voguing et surtout du plaisir, de l’amusement et de la sensualité.
Sous le nom de Cécile Cassel, elle incarne des femmes que les autres ont décrites. Avec HollySiz, ce sont toutes ces facettes intérieures et personnelles qu’elle exprime et dévoile.
À la fois joyeuse et légère, elle abrite également en elle un côté sombre, plus énervé, qui côtoie son romantisme, ses souffrances, ses espoirs et son imaginaire.
À travers un concert structuré en plusieurs actes, elle passe d’un style à un autre, sans raccourcis et avec intelligence, prenant le temps d’explorer les sonorités, les rythmes très cadencés, les manières de chanter et les chorégraphies, comme pour démontrer la complexité et la diversité d’une personnalité qui évolue, au fil des âges et des époques, et se développe, s’affirme et s’assume.
On aime son énergie et sa manière de penser son spectacle qui implique le public, de par l’interaction mais aussi de par la force qui se dégage de la scène et qui se diffuse dans l’audience. Avec sa musique, elle transmet l’instinct de la combattante. Avec son visage, elle partage ses sourires. Et avec son corps, elle libère des ondes électrisantes. Un moment enivrant.