Samedi 12 octobre, le Breizh Burlesque Festival a fait monter la température de la salle du Ponant, à Pacé. Quatre magnifiques effeuilleuses et un maitre de cérémonie complètement loufoque ont assuré le show pour une bonne cause : la lutte contre le cancer du sein. Ambiance cabarets parisiens, s’il vous plait !
Pour cette première tournée bretonne, « vous avez le droit de crier, de siffler, de taper des mains, de taper des pieds, explique Frédérique Doré, présidente de l’association Binic Burlesque Festival. Messieurs, vous pouvez siffler. Mesdames, vous n’avez rien à dire ».
C’est ainsi que débute ce Breizh Burlesque Festival, qui fait une escale à Pacé pour clôturer la tournée – qui a débuté à Binic début octobre et qui a traversé les quatre départements bretons. Elles sont allemandes, finlandaises ou belges. Elles ont en commun leur savoir-faire et leur pratique du burlesque, un genre affriolant qui met en avant les effeuilleuses et qui met le corps féminin à l’honneur.
Pour placer le spectateur directement dans l’ambiance, c’est Miss Anne Thropy qui entre en première dans l’arène pour interpréter la chanson « Welcome to burlesque », extraite de la bande originale du film de Steven Antin, Burlesque. Puis c’est le parisien Charly Voodoo qui fait son entrée. Chaussons de danseuse ballerine, des froufrous roses autour de la taille, une queue en plumes dans le bas du dos, des bigoudis roses sur le crâne – « pour rappeler la bigoudène » – le maitre de cérémonie, extravagant et burlesque (dans le sens de loufoque et ridicule), déboule en flamand rose pour la première partie du show, la seconde sera l’occasion pour lui d’enfiler son costume de black swan et d’interpréter à merveille et avec grâce, une partie du Lac des cygnes.
« Ce soir, nous sommes là pour Octobre rose, dédié à la prévention et au dépistage du cancer du sein. Vous allez en voir du sein, du jarret, de la paillette, du plumage… De la femme sauvage, de l’homme aussi (il n’y a que moi, ne cherchez pas) », déclare-t-il avec un air aristo efféminé, dont il ne cessera pas de grossir les traits au fil de la soirée.
Les artistes sont belles, pulpeuses pour la plupart, voire bien en chair, dévoilent avec élégance leurs généreux atouts et affichent de larges sourires face à un public ravi et enthousiaste. Les unes et les autres se dénudent tour à tour dans des numéros d’exception. Entre Lada Redstar, l’atout charme allemande, Loulou D’Vil, la brunette sauvageonne finlandaise, Miss Anne Thropy, la terriblement charnelle belge et Lolly Wish, la belle blonde pulpeuse belge également, le show est sensuel, provocant et pétillant.
Toutes les quatre semblent sorties de l’univers des cartoons américains du début XXe siècle. Des Betty Boop tatouées et ultra rock qui assument leur corps, leurs formes avec leurs imperfections et leurs atouts. A la fois vêtues en marin, en militaire, en papillon ou en cerise, elles réalisent des performances incroyables en alliant différents genre de danses – influences orientales, latinos, classique, moderne – et mouvements sensuels, voire sexuels selon les numéros, sans jamais sombrer dans la vulgarité.
Un spectacle complet
Doucement, les stars du burlesque enlèvent leurs gants, avec les mains ou la bouche, dézippent leurs robes, déboutonnent leurs corsets, dégraffent leurs soutien-gorges, retirent leurs portes jarretelles et bas. On découvre alors, petit à petit, les différentes parties de leurs corps, qui à la base sont dissimulés sous des costumes moulants, resserrés au niveau de la taille laissant entrevoir des hanches larges.
Les spectateurs d’abord timides et sages, se laissent embarquer par le rythme entrainant du show et s’enivrent de l’ambiance des cabarets, recréés par les fumées épaisses, les lumières flashy et les costumes pailletés. Ils crient, applaudissent, participent même à certains moments, tapent des pieds, avides de découvrir la suite de l’effeuillage.
En douceur, les artistes font durer le plaisir. Elles sont joueuses, sauvages, allumeuses, alternent entre chansons music-hall et numéros qui mêlent déhanchés érotiques, expressions de femmes-enfants et attitudes de femmes fatales.
Puissance, pouvoir, rage et plaisir se distinguent et se lisent dans les yeux brillants de ces stars de l’effeuillage qui puisent dans le langage corporel pour glorifier le corps des femmes. On se rappelle le message de Miss Anne Thropy, directrice artistique du Breizh Burlesque Show, dans les lignes du numéro 18 de YEGG : « Prenez soin de votre corps, aimez-le et aimez-vous telles que vous êtes ».