Premier jour des Trans Musicales, mercredi 2 décembre. Au théâtre de L’Aire Libre, à St-Jacques-de-la-Lande, c’est l’artiste Louise Roam qui a inauguré la 37e édition du festival et nous a régalé de sa musique électro-aérienne en première partie du groupe Paradis.
Parmi les one-women-bands, on retient Ladylike Lily, Mesparrow, Peau ou encore Tiny Feet pour n’en citer que quelques unes. Respectivement, Orianne Marsilli, Marion Gaume, Corinne Faillet et Emilie Quinquis. On peut maintenant y ajouter Louise Roam, le projet solo d’Aurélie Mestre.
Ce mercredi 2 décembre, sur la scène de L’Aire Libre, elle présente les chansons de son premier EP, dévoilé au printemps dernier, Raptus. Un titre qui présage une musique mouvementée, un raptus désignant une impulsion violente et soudaine pouvant conduire un sujet délirant à commettre un acte grave (homicide, suicide, mutilation, précise Le Petit Robert).
Et l’artiste compositrice-chanteuse-musicienne décolle dès les premières notes de sa première chanson, « Solsken », vers une douce transe. Debout devant un mur d’écrans bleutés qui réduit l’espace scénique de manière à créer un instant intimiste avec le public, elle s’impose, majestueuse, entre ses deux claviers et consoles.
Les sonorités organiques renforcent le côté sombre de l’électro signé Louise Roam qui traduit à travers ses textes et son chant amplifié une sorte de libération. « Je raconte à travers des personnages fictifs, des moments de ma vie. Des moments pendant lesquels j’avais envie de m’échapper d’une réalité. De coller à quelque chose de mystique. C’est une ode à la fuite en avant à travers des moments d’extase. », raconte-t-elle dans une interview accordée au site Sourdoreille (www.sourdoureille.net), le 1er juin 2015.
Pari réussi lorsqu’elle enchaine sur des notes de violon ou lorsqu’elle crée des moments bruts, uniquement à la voix ou uniquement à l’instrumentale. Elle ne se prive de rien, surtout pas d’explosion de sons maximalistes, notamment lors de sa dernière chanson « Raptus » où elle monte en intensité, soutenue par les spots lumineux au plafond et le néon au sol.
Sa scénographie est soignée, rien n’est laissé au hasard. La neutralité de son look, toute de noir vêtue, pantalon, chemise et Doc, et les lumières feutrées et froides de la scène nous concentrent sur les airs, tantôt électro-futuristes, tantôt planants, de sa musique singulière. On se laisse aisément emmené-e-s dans les contrées musicales qu’elle nous propose et qu’elle appelle les soundscapes (« paysages sonores »).
Ce voyage est une initiation à l’inconnue, une découverte apaisante d’une musique pourtant agitée et emprunte d’émotions vives sur lesquelles elle semble prendre du recul et s’en affranchir pour les partager, en toute pureté.