1914. La guerre éclate. Les hommes sont mobilisés au front, désertant ainsi une petite île bretonne de tous ses mâles vigoureux. Tous, sauf Maël dont le pied-bot lui épargne la terrible corvée. Il devient facteur, porteur de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour les iliennes esseulées, dont la couche offre une place vacante. Maël se découvre l’amant de plusieurs femmes, jeunes ou moins jeunes, jolies ou moins jolies, grosses ou moins grosses et goûte aux plaisirs charnels des corps à corps emprunts de liberté et sans conséquences. La BD alterne douceur, souffrance et colère envers ce facteur qui use, abuse et manipule, sans complexe ni culpabilité, celles qui ne voient revenir leurs maris. Le propos pousse à la réflexion sur une époque et un contexte mais aussi sur le chemin de la sexualité, montré ici sans détours et sans fioritures. La beauté des dessins nous fait voyager hors du continent, sur un petit bout de terre bretonne tantôt apaisée, tantôt secouée par la tempête de la nature et des émotions. Une terre bretonne comme on l’aime.