La gaieté, c’est une tentative. Celle de Louise, double littéraire de Justine Lévy, de lutter contre la tristesse. Le roman se lit comme une suite de Mauvaise fille, où le personnage faisait face au cancer de sa mère. Désormais elle-même maman, Louise tente tant bien que mal de combattre ses névroses. Perpétuelle angoissée, elle dresse des listes, énumère ses peurs, tente de protéger - un peu trop - ses enfants. Le récit, fait de va-et-vient entre le passé et le présent, ressasse une enfance brisée, des rapports conflictuels avec un défilé de belles-mères, l’absence d’une mère fantaisiste. Combat d’une femme, en proie à des réminiscences, certains diraient que ce roman est trop autocentré. Sous la plume de Justine Lévy, il s’agit pourtant d’un récit poignant. Elle navigue subtilement entre des souvenirs hilarants et d’autres beaucoup plus douloureux, dont un séjour en Malaisie aux côtés d’une mère « camée ». Une autofiction élégante, à l’écriture rythmée, emplie de mélancolie.