Un rapport poétique et féministe "aux oubliées"
Début décembre, une initiative attire notre attention. Son nom est prometteur. « Aux oubliées ». L’idée : envoyer un livre, en y apposant un petit mot sur la première page, à une femme détenue en France. Il y a un an, Maria Rufilanchas lance le projet en Espagne. Immense succès. Laure Gomez-Montoya, Debora Kahn-Sriber et Karine Vincent décident de concrétiser cette démarche solidaire et féministe dans l’Hexagone.
Sur leur site, on lit : « Quel livre, offririez-vous à une femme en prison ? C’est par cette question que commence l’aventure de collecte de livres avec message pour faire oublier leur réalité aux femmes incarcérées, le temps d’une lecture, mais également pour générer une réflexion et un débat autour d’un collectif de personnes oubliées de la société : les femmes détenues. »
Intégrées à des quartiers pour femmes dans des prisons d’hommes, elles sont souvent isolées et éloignées des activités proposées. La seule prison pour femmes, elle est ici, à Rennes. Alors le trio, engagé pour l’émancipation des femmes, souhaite créer du lien, une respiration, et partager des livres qu’elles voient comme « un baume pour l’âme ».
Dans le choix du bouquin, tout est permis, sauf de ne pas écrire un mot. La première collecte a commencé et sera distribuée le 9 mars 2020 à Fleury-Merogis. On aime le projet, alors on laisse vagabonder notre esprit sur les étagères de notre bibliothèque pour savoir ce que l’on va envoyer « Aux oubliées » (Karine Vincent - L’iconoclaste - c/o Aux oubliées - 26 rue Jacob - 75006 Paris) !