YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Décembre 2017

Coup de cœur

Ni vues, Ni connues... Jusqu'à maintenant !

La réhabilitation des femmes qui ont marqué l’Histoire est une thématique récurrente dans cette rubrique. On ne s’en cache pas, on adore dévorer les bouquins, romans graphiques, magazines, etc. qui retracent les parcours de celles qui ont œuvré au même titre que les hommes au développement des sociétés mais qui - parce que l’Histoire est écrite par les hommes, pour les hommes – ont été oubliées.

On est donc ravi-e-s qu’un nouvel ouvrage rejoigne les étagères de notre bibliothèque féministe, celui du collectif Georgette Sand, Ni vues ni connues – Panthéon, Histoire, mémoire : où sont les femmes ?, publié début octobre par les éditions Hugo&cie (collection Hugo Doc Les Simone).

Entre la préface de l’historienne Michelle Perrot et la postface de la dessinatrice – célèbre pour ses Culottées – Pénélope Bagieu, on croise des artistes, des aventurières, des méchantes inventées ou avérées, des femmes de pouvoir, des intellectuelles, des militantes et des scientifiques. De toutes les époques et de tous les continents.

Si certains parcours sont connus, comme Camille Claudel, Alexandra David-Néel, Rosa Luxembourg ou encore Marie Curie, la force du bouquin est de proposer une majorité de portraits de noms inconnus. On découvre avec passion qu’elles ont souvent été précurseures dans leur domaine mais dans l’ombre de leurs maris, reléguées au statut de muse ou décrédibilisées, elles n’ont pas obtenu la reconnaissance méritée. Si là franchement vous ne vous dites pas que c’est une brillante idée de cadeau pour Noël, on ne sait plus quoi faire…

Coup de gueule

En mémoire de l'utérus inconnu

Le 18 novembre dernier, fleurs et bougies ont été déposées place de la Mairie à Rennes en hommage à l’utérus inconnu. Pourquoi ? Pour envoyer un message fort et montrer « aux responsables de cette situation notre détermination ». Comprendre alors : le collectif rennais L’Utéruse poursuit activement son combat pour l’accès égal à la santé pour toutes les femmes.

Constitué depuis dix mois (lire leur interview dans YEGG#58 – Mai 2017), le collectif dénonce le quasi-monopole en Ille-et-Vilaine du laboratoire Atalante Pathologie concernant l’analyse des frottis cervico-utérins. Le 1er février, l’établissement a décidé de revaloriser la tarification de cet acte à travers un dépassement d’honoraires de 6,60 euros.

« À raison de 90 000 frottis par an (soit la quasi totalité des frottis d’Ille-et-Vilaine), les femmes auront payé dans l’année plus de 540 000 euros de dépassement d’honoraires au laboratoire Atalante. Combien de temps supporterons-nous cette injustice qui pèse sur les femmes, dans l’indifférence générale ? », interroge à juste titre L’utéruse dans un communiqué de presse, le 14 novembre.

Parce que le cancer du col de l’utérus tue chaque année 1100 femmes en France, que le dépistage pourrait éviter « le développement de 90% des cancers » et qu’en Ille-et-Vilaine, on constate malheureusement une diminution de 10% de la participation au dépistage en moins de 10 ans, il est scandaleux de sacrifier des vies pour des raisons pécuniaires. Nous, ça nous file des nausées…