Mildred Hayes a perdu sa fille lors d’un terrible assassinat sur une route perdue de la commune où elle vit. Aucun suspect n’a été appréhendé et après 3 mois sans nouvelle de l’enquête, la mère de famille veut frapper un grand coup pour se faire entendre.
Elle décide de louer 3 grands panneaux que plus personne n’utilise sur la route où sa fille a été agressée pour y afficher un message très provocateur visant le très respecté chef de la police du conté. L’action aura l’effet d’une petite bombe auprès de la communauté de la petite ville du Missouri et n’aura de cesse de provoquer de multiples réactions souvent violentes et profondes.
Actuellement à l’affiche de l’Arvor, Martin McDonagh sait parfaitement décrire crûment les individus, dans leur étrangeté et leur fragilité cachée. Les portraits sont plus fins qu’ils n’y paraissent et leur densité apparaît crescendo au fil de l’intrigue. Une intrigue légèrement saturée de faiblesses et de douleurs qui révèle tout de même une bonne dose d’humanité même chez les personnages les plus idiots et mauvais. L’œuvre est un subtil mélange de violence brute et d’humour noir.
Une qualité d’écriture et une vraie sensibilité que l’on ne peut ôter à l’auteur même si le dénouement laisse perplexe tant le réalisateur ne nous donne pas la possibilité d’aller au bout de l’histoire. Comme si ce type de faits divers violents et insolites étaient une histoire sans fin à notre époque.
À noter les interprétations magnifiques de Frances McDormand et Sam Rockwell. Un mélodrame bouleversant et humain qui pointe une bonne fois pour toutes le talent de Martin McDonagh.