Dans la bande Gaza de nos jours, le salon de beauté de Christine, jeune immigrée russe, déborde de clientes. C’est toute une mosaïque de femmes de notre époque : une jeune fille en passe de se marier, la mère et la belle-mère de la future mariée, une divorcée amère, une religieuse, une toxicomane lunatique ou encore une femme enceinte et sa sœur.
Comme un havre de paix ce salon est la promesse d’un moment de partage et de détente. L’attention sera pourtant détournée et le moment interrompu par des coups de feux dans la rue. Un conflit entre une famille mafieuse et le Hamas a lieu dans les rues voisines du salon. Prises au piège, les femmes se retrouvent coincées dans le salon. Ce sera pour elles le moment de se dire les choses.
Les esprits s’échauffent et les comptes se règlent. Dégradé est une comédie noire. Si le contexte est éprouvant pour ces femmes, le huit clos prend une tournure tragico-comique. C’est avec beaucoup de sarcasmes que chacune affrontent l’adversité. Les réalisateurs attirent notre regard sur la double peine du peuple palestinien qui subit occupation israélienne et conflit interpalestinien.
Pour ces femmes victimes de la violence qui s’infiltre partout dans leur quotidien, le temps des coquetteries n’échappe hélas pas à la règle. Si les personnages tendent à être quelque peu caricaturaux, aborder les joies et peines des femmes palestiniennes semble être l’objet assumé de ce premier film audacieux. Un film plein de lumière qui sensibilise.