De nos jours, Katja et Nuri vivent le grand amour dans la ville de Hambourg où ils élèvent leurs fils Rocco. D’origine kurde, Nuri travaille dans une petite agence d’un quartier multiculturel. Pour Katja, tout s’effondre lorsque son fils et son mari sont pulvérisés lors d’un attentat à la bombe sur le lieu de travail de ce dernier.
L’effroi est terrible et la douleur insupportable. Bien décidée à comprendre et à faire payer aux responsables le prix de l’assassinat de son mari et de son fils, Katja devra faire face à une procédurale et insidieuse justice. Même si tout rend coupable et semblent désigner sans équivoque comme auteurs du crime les deux accusés, ces derniers seront acquittés par le jury.
De là naîtra l’injustice et l’amertume de devoir vivre avec la certitude que les meurtriers de sa famille n’auront pas à assumer leurs actes. La volonté de vengeance de la femme anéantie fera naître une obsession de réparation à la fois conscientisée et instinctive. Inspiré par la série de crimes racistes qui ont eu lieu en Allemagne entre 2000 et 2009, Fatih Akin présente une œuvre crépusculaire et sans issue.
Si la première partie du film procède comme un thriller, la seconde raisonne de manière beaucoup plus émotionnelle et impose à Diane Kruger qui interprète Katja, une envergure dramatique féminine impériale et une posture de veuve vengeresse très persuasive. Si la fin est quelque peu inattendue, le film est une œuvre fracassante et puissante qui oblige les acteurs à être complètement dévoué à leurs rôles.