Julieta, la cinquantaine, fait ses valises pour le Portugal et se prépare à quitter Madrid. En couple avec un homme depuis plusieurs années elle redoute la solitude. Mais en quelques instants tout bascule et Julieta ne souhaite plus quitter Madrid. Elle décide de se réinstaller dans son ancien appartement où elle a vécu avec sa fille.
Fruit d’une rencontre avec une amie d’enfance de sa fille Antía, Julieta se voit bouleversée par cette entrevue furtive qui lui en apprend sur sa fille dont elle n’a plus de nouvelle depuis 12 ans. Récit à tiroirs, Pedro Almodovar nous emmène plus tôt dans la vie de Julieta, lorsqu’elle était jeune enseignante et lors de sa rencontre avec le père de sa fille.
Le film traverse la vie d’une mère espagnole de ses 25 à ses 55 ans. Le personnage se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec celle-ci. Elle se met alors à écrire ses secrets, ses intentions et ses sentiments sur un carnet, espérant probablement que sa fille puisse les lire un jour. Le cinéaste espagnol signe un drame doté d’une chronologie sophistiquée. La vie mélancolique d’une mère abandonnée par sa fille.
Totalement dénué de l’humour corrosif habituel de Pedro Almodovar, Julieta est un vrai drame aride sur la maternité qui mêle trahison amoureuse, deuil, quête spirituelle et sentiment de culpabilité. Une façon habile de dire la fragilité entre les êtres. Un film riche et qui tend vers la tragédie grecque.