Christine, dit Lady Bird, est un drôle d’oiseau. Coincée entre sa mère butée et au fort tempérament et son école catholique peu tolérante en cette année 2002, Lady Bird veut s’émanciper et rêver d’une vie d’artiste et d’écrivaine à New York.
Les tensions familiales, une situation financière et sociale rétrogradée depuis le récent chômage du père et une maison dans les quartiers modestes de Sacramento ne font pas briller la jeune fille. Alors, l’adolescente aux cheveux rouges à qui rien ne convient, prétend habiter une belle villa des beaux quartiers et ment pour améliorer son image.
Elle enchaîne les petits copains qui malgré leurs différences et l’excitation des premiers émois demeurent décevants. Bref, dans cette vie, tout est frustration pour la jeune Lady Bird. Le terrain de jeu de la réalisatrice Greta Gerwig ne révolutionne pas le cinéma post adolescent.
Pourtant dans son premier film, la réalisatrice mêle avec aisance l’égocentrisme et le désespoir de cette jeune américaine des middle class aux classiques déceptions amicalo-sentimentales et à l’incapacité à être en phase avec le monde des adultes. La cinéaste, elle-même native de Sacramento, nous donne l’impression de nous dévoiler son journal intime. Un passé avec une pointe d’amertume et de regrets. Signe d’un passage compliqué, d’une jeunesse un peu ratée avec l’espoir naïf de lendemains meilleurs.
La comédie piquante est excellemment bien rythmée et tenue avec habilité par la jeune actrice Saoirse Ronan. Un teen movie mélancolique nourrie d’une intériorisation douce-amère.