Si l’adaptation de l’œuvre de Boris Vian (1947) par Michel Gondry était très prometteuse, le résultat apparaît de force comme une semi déception. L’univers de Gondry semblait totalement approprié aux effets surréalistes à mettre en image et annonçait un festin sur grand écran. Pourtant le spectateur se noie dans cet immense spectacle de carton-pâte sans fin qui ne laisse que très peu de place aux personnages et aux sentiments de ces derniers. Même si l’imaginaire et la poésie de Vian sont bien respectés et que la fantaisie Grondriesque d’effets spéciaux se fonde dans le récit, on aurait souhaité être touché par le romantisme de l’histoire d’amour entre Colin et Chloé. La fin du film sert avec plus de pertinence le jeu des acteurs à travers les faiblesses et les énergies destructrices des personnages. Un film évocateur et enrichi par une belle photographie mais qui manquera certainement de toucher pleinement son public.