Lila est une jeune fille bègue et timide. Lorsque le destin met sur sa route Mo, un homme très charismatique et ayant un fort goût pour l’adrénaline, c’est le coup de foudre entre les deux. Mo, inspirant la tendresse et le respect, va immédiatement la prendre sous son aile.
Si Lila combat son bégaiement et se fait violence pour se faire accepter telle qu’elle est auprès de ses congénères, Mo lui cache un secret inavouable, il ne sait ni lire ni écrire. Si le sujet sur le bégaiement pouvait laisser craindre une certaine sensiblerie, le film touche part l’efficacité de son écriture qui s’assujettie du handicap pour livrer une histoire d’amour des plus singulières.
Sara Forestier, pour son premier film, aura mis huit ans à accoucher de cette œuvre humaniste et brillante de sincérité qui révèle notamment la très remarquée prestation de Rédouanne Harjane. Si le fil rouge du film est le handicap et la marginalité c’est bien de l’acceptation de soi dont il s’agit.
Les personnages d’abord présentés comme réfugiés dans l’ombre et le silence s’accordent de nouveaux droits à travers cette histoire d’amour naissante qui les révèle à eux-mêmes. L’enjeu du récit est de dépasser ses propres traumas pour assouvir une soif de vivre plus forte que le sentiment de rejet. Un premier très beau film, à fleur de peau, qui ne manquera pas de se faire remarquer.