Femme d’affaire invulnérable et cheffe d’entreprise respectée d’une entreprise de jeux vidéos, Michèle Leblanc est une cinquantenaire au très fort caractère. Contrôlant d’une main de fer sa vie sentimentale, elle est un jour victime d’une violente agression sexuelle dans sa propriété. Michèle qui traîne un lourd passé, garde pour elle cet événement qui bouscule sa vie.
Pas question d’aller voir la police et remuer les vieux démons du drame familial. Ayant d’habitude l’ascendant sur ses congénères, Michèle perd le contrôle et sombre peu à peu dans la paranoïa. Incapable d’assumer son statut de victime elle va tenter de débusquer son agresseur afin de le manipuler. Un jeu qui peut à tout instant dégénérer.
Paul Verhoeven signe un film aussi déconcertant que revigorant. Isabelle Hupert, qui incarne cette femme redoutable, colle assez bien à ce rôle, entre perversité et innocence comme elle a déjà pu l’interpréter à de nombreuses reprises. Si le caractère malsain du film prédomine dans un premier temps, il s’estompe à la découverte d’une galerie de personnages aussi intrigante que distrayante. Une œuvre dans laquelle gravitent de nombreux acteurs tous connectés au rôle principale d’Isabelle Hupert.
Entre angoisse, bestialité des viols à multiples reprises et self contrôle de la victime, l’auteur nous laisse nager en eaux troubles afin de nous faire vivre un moment d’émotions sans ambigüité et parasitage. Un film témoin de la vivacité du cinéma et des heureuses prises de risques que peuvent encore prendre les auteurs.