Céleste et Sihem se font admettre au même moment dans un centre de désintoxication. Elles vont très vite se reconnaître, se rapprocher et s’attacher l’une à l’autre. De leur complicité née au sein d’un établissement aux règles rigoureuses va éclore une réelle amitié exaltée. Hors des murs et esseulées, les jeunes femmes décident de se battre ensemble face à leurs vieux démons.
Le chemin sera ardu et escarpé mais leur lien affectif, sincère et loyal, consolidera un binôme animé d’une pulsion de vie indéfectible. Pour son premier long métrage, Marie Garel-Weiss livre un récit autobiographique dans un cadre naturaliste et dévoué à l’ébranlement et au trouble d’une rencontre exceptionnelle.
Ce type de rencontre qui transcende le moment et interroge l’existence. Abordant son propre vécu, la réalisatrice évoque l’addiction aux drogues sans pathos ni maladresse. L’œuvre met en lumière l’abandon des proches, la solitude face à la dépendance et l’encadrement au sein des centres de désintoxication.
Le discours est brillant car il sonde avec force et conviction l’attraction vénéneuse et désenchantée du produit. Un produit adulé, accueilli comme un compagnon de route et qui s’inscrit au cœur de sa propre histoire. Les longues années de défonce résultent de cassures et du manque de lien.
Si l’auteure apporte un œil averti muni d’une expérience de vie riche en épreuves, elle n’en oublie pas de créer un objet filmique très bien cadencé et extrêmement bien rythmé par les interprétations des deux talentueuses jeunes actrices. Une œuvre cinématographique intense dont exulte une forme de nécessité.