Fatima est une jeune mère de famille vivant seule avec ses deux filles. Très différentes ; Souad la plus jeune est une adolescente en rébellion, l’aînée Nesrine est en école de médecine. Fatima, quittée par son mari, a bien du mal à joindre les deux bouts pour s’en sortir. Elle maîtrise assez mal le français et se fait embaucher comme femme de ménage. Cette situation sociale déplait à sa fille la plus jeune qui ne se reconnaît pas en sa mère et se révolte d’une vie de misère. Les sacrifices de la famille sont nombreux mais la réussite scolaire de Nesrine est vécue comme un véritable ascenseur social. Fatima vit avec difficultés ses problèmes d’intégration souvent liés à la méconnaissance de la langue française. Aidée parfois par sa fille aînée, les efforts de celle-ci sont un réel moteur dans la vie de Fatima. Accumulant les heures de ménages chez une bourgeoise, elle se fatigue jusqu’à chuter un jour dans un escalier. Blessée, elle sera d’abord en arrêt maladie mais se retrouvera par la suite dans l’incapacité de reprendre son travail. Fatima écrira ses joies et ses peines en arabe sur le papier, l’aidant ainsi à surmonter cette vie si ardue. Philippe Faucon domine clairement son sujet et nous livre une histoire de vie très crue et précise. Un drame social dans l’époque qui témoigne des vies de femmes dans les quartiers. Des femmes esseulées et courageuses qui se battent pour que leurs enfants aient une vie meilleure.