Quelle balade que celle proposée par Jafar Panahi. Le réalisateur iranien joue au taxi dans sa ville, Téhéran, faisant la course de plusieurs hommes et femmes. À l’aide d’une caméra posée à l’intérieur du véhicule et parfois de téléphone et appareil photo, Jafar Panahi saisi des moments de vie plein d’intensité et de volupté. Si le cadre et l’expérience sont simples, l’aboutissement provoquent de vraies émotions et livre au spectateur une vision profondément humaniste et un regard amoureux de Téhéran et ses habitants. Telle une fresque urbaine les citadins et usagers du taxi s’enchaînent les uns après les autres s’exprimant avec beaucoup de liberté et de conviction auprès de leur interlocuteur. C’est une véritable mosaïque d’impressions et de discours qui passent devant la caméra du réalisateur. Un dispositif d’une grande simplicité qui recueille des témoignages sincères et sur le vif. Jafar Panahi qui, tour à tour, transporte un couple avec un homme blessé, une institutrice, deux vieilles dames, un pirate et revendeur de films, un vieil ami et sa nièce, semble être touché et serein face à ces instants de vies à la fois poétiques, profonds et dérisoires. Un film magnifique et non dénué d’humour et d’instants cocasses qui, au-delà du voyage, propose une vraie vision moderne de l’Iran actuel et surtout de Téhéran.