L’histoire de Malony commence à Dunkerque dans le bureau d’un juge pour enfants. Sa mère, complètement dépassée et bien incapable de s’occuper de son enfant, le laisse et l’abandonne dans ce bureau. Dès lors la vie de Malony sera prise en charge par les services sociaux. On retrouve le jeune garçon dix ans plus tard après un parcours chaotique au sein des foyers et centres d’éducation. Adolescent buté, mutique et violent, Malony se heurte encore et une fois de plus à la loi et la juge qui le suit. Afin de lui éviter la prison, la juge l’oriente vers une nouvelle prise en charge et surtout un nouvel éducateur. Entre ce dernier et Malony va naitre une histoire d’amitié et de confiance. Les difficultés sont réelles et majeures. Avec l’aide et le soutien de cet éducateur et de la juge qui le suit depuis sa petite enfance, le jeune garçon va grandir et aborder la vie avec rage et vivacité. Emmanuelle Bercot a déniché un acteur percutant qui sollicite le spectateur. L’adolescent incarne la peur et la violence. Ce parcours disparate et destin brisé d’un mineur délinquant relève du mal-être d’une jeunesse broyée. Les interprétations de Catherine Deneuve et Benoît Magimel sont excellentes. Le film est bondissant et l’enjeu de l’instant fatidique. L’auteure filme les éclats de rage du jeune garçon avec beaucoup de justesse sans jugement ni discours. Derrière la colère et les cris, la fuite en avant du jeune homme en devenir ne cache qu’un manque d’amour et une peur d’aimer.