Sacré meilleur film à la cérémonie des Oscars 2014, début mars, 12 years a slave était grand favoris pour rapporter quelques prix. Parfaitement calibré pour les Oscars puisque film historique tiré d’une autobiographie, il est l’adaptation de l’ouvrage de Solomon Northup relatant l’histoire vécue de l’auteur lui-même. Une histoire de vie stupéfiante. 1841, état de New York, Solomon Northup est un afro-américain né libre qui travaille et est père de famille. L’homme sera kidnappé et réduit à l’esclavage en Louisiane dans les champs de coton. Son calvaire durera 12 ans et l’homme s’en sortira par chance, ce qui lui donnera l’occasion de témoigner vivant et écrire son histoire. C’est donc avec force et précision des détails que l’enfer vécu sera conté. Servi par de belles interprétations et une image implacable, le film frappe avec autorité et puissance dans l’émotionnel et la répulsion. Les tortures physiques et supplices psychologiques ébranlent avec effroi le spectateur qui se voit poussé dans les limites de sa perception de l’horreur. Entre excitation et commotion, on pourra néanmoins reprocher à la réalisation une complaisance certaine qui, à travers un schéma classique de narration, lasse par la semi pauvreté de l’enchaînement des actions visant à émouvoir. Entre devoir de mémoire et curiosité, un film à découvrir.