Woody Allen pose ses caméras aux USA mettant fin à une longue période de production européenne. Jasmine, arrivant de la côte Est, pose elle ses valises à San Francisco, chez sa sœur. Trahie, humiliée et ruinée, elle cherche désespérément à se reconstruire. De là va naître une volonté de se réinventer. Le personnage de Cate Blanchett incarne à lui seul la quasi-intégralité dramatique du scénario. Prétentieuse ridicule ou hautaine agaçante, elle incarne une femme à la dérive et terriblement angoissée. Alcoolique, dépressive et surmédicamentée elle se débat tant bien que mal pour ne pas sombrer dans la folie la plus pure. L’actrice est d’une vraisemblance impressionnante mais n’en demeure pas moins un personnage doté d’un potentiel comique assez limité. Pathétique et désagréable, le personnage ne suscite pas la compassion. Une comédie certes mais qui révèle chez l’auteur une étonnante absence d’émotion. Une finalité éloignée des envolées lyriques et souvent optimistes des conclusions du réalisateur. La prestation de Cate Blanchett promet à elle seule un bon moment de cinéma sans pour autant porter cette œuvre de Woody Allen parmi ses plus belles réussites.