En 1803, dans le Morbihan, nait Hélène Jégado. Surnommée Fleur de tonnerre par sa mère, une femme froide et apathique, elle passe son enfance à ressentir la vibration des pierres bretonnes et à écouter les sombres légendes que ses parents partagent lors des veillées. En grandissant, Hélène devient cuisinière.
Partout où elle passe, elle sème la mort, convaincue d’être au service de l’Ankou, l’ouvrier de la mort, allant même jusqu’à devenir cet être morbide. Elle sera guillotinée à Rennes, sur la place du Champs de Mars, en février 1852. C’est en lisant le livre de Jean Teulé, Fleur de tonnerre, que Stéphanie Pillonca décide de l’adapter au cinéma, optant davantage pour le développement humain de la plus grande empoisonneuse française.
Loin d’une démonstration d’acting, la talentueuse Déborah François incarne ici une Fleur de tonnerre multiple et complexe, traumatisée, malmenée, mais aussi sensible, dévouée, machiavélique et angoissante. Pour son premier long-métrage de fiction, la réalisatrice fait des choix audacieux, tant dans sa réécriture que dans le casting ainsi que dans le contexte historique et social qu’elle retrace en filigrane des souvenirs livrés par Hélène Jégado au juge Vannier quelques jours avant son exécution. Une œuvre brillamment orchestrée.