Si la guerre de sécession touche à sa fin, les yankees et les confédérés s’opposent toujours lors de féroces bataille en Caroline du Sud. Les quelques pensionnaires d’une maison de jeunes filles recueillent un soldat yankee blessé dans leur grande demeure. Alors que la directrice prend en charge les soins de l’homme assez mal en point, une atmosphère de tensions sexuelles et de rivalités apparait au sein des jeunes filles et des deux femmes de la maison.
Trop affaibli, l’homme ne peut se déplacer et reprendre la route. Martha Farnsworth, la propriétaire, décide de ne pas le remettre aux troupes des confédérés et lui donner refuge jusqu’à ce qu’il soit en mesure de repartir par ses propres moyens. La présence de cet homme sensible et éduqué n’aura de cesse que de pousser les esprits vers des confrontations jusqu’au jour où un incident provoquera un net changement du rapport de force. Sofia Coppola signe là une œuvre très féminine.
Si l’œuvre littéraire de Thomas Cullinan avait déjà été adaptée à l’écran par Clint Eastwood, celui si avait rendu compte du récit à travers le regard de l’homme recueilli. Tour à tour séductrices puis cibles, les héroïnes des Proies tombent sous le joug du soldat blessé qui vient perturber leur quotidien.
En ces temps difficiles et incontrôlables le cocktail de jalousie, vanité et orgueil construit un piège qui va se refermer sur ces femmes. Dans un style un peu classique la réalisatrice signe un film sombre et captivant d’une mise en scène impeccable et d’une esthétique splendide.