C’est sûr, Samuele sait aiguiser notre curiosité. Avec le titre de son album, elle vient chatouiller nos papilles, bien friandes des saveurs des slogans féministes. Avec le contenu des 12 chansons, elle satisfait notre appétit. Dès la première bouchée, intitulée « Égalité de papier » :
« Sans cesse bombardée / Par le même refrain / Si t’es pas bonne à marier fille / T’es bonne à rien / Surveille ton poids, surveille ton langage / Répond « oui, papa » et reste bien sage / (…) / Sans cesse bombardée / Par le même refrain / Si t’es pas bonne à baiser fille / T’es bonne à rien / Ouvre grand ton clapet, seulement quand t’es à genoux… »
On en redemande de cette poésie incisive et militante, on déguste la subtilité avec laquelle l’artiste québécoise nous chante l’intimité et on savoure son énergie qu’elle accompagne de mélodies blues, folk et rock. Elle n’hésite pas à alterner, mélanger, sortir des normes.
Elle a des choses à dire et elle sait le faire de plusieurs manières. Jusqu’à nous offrir avec « Dactylo » et sa voix céleste un véritable moment suspendu. Samuele signe un premier album fougueux et ambitieux, queer et féministe, qui nous libère grâce à son talent d’artiste multi instrumentiste et à sa plume bien affutée.