Tiré de l'histoire vraie de l'enlèvement et la séquestration d'Ilan Halimi, en 2006 en région parisienne, 24 Jours nous immerge avec passion, à travers les faits, au plus près de la douleur et du harcèlement vécus par la famille et tout particulièrement par la mère de la victime. Ceux que l'on appellera le "Gang des barbares" seront les tortionnaires et bourreaux d'Ilan. Il sera affamé et torturé pour être, au bout de 24 jours d'échec de négociations éreintantes, laissé pour mort dans les bois. Si le cinéaste consent à vouloir présenter cette femme et mère comme représentant LA figure maternelle, cette volonté peut être, au vu des faits, perçu comme complexe et ambiguë. En effet si Ruth Halimi est la maman d'un jeune comme les autres, tout le film choc vise à revisiter l'histoire à travers un polar dont l'issue dépend de l'identité juive du jeune homme. C'est en cela qu'Alexandre Arcady pose les fondements du crime qui, selon lui et cette famille française et républicaine, relève d'un crime antisémite. Si ce dernier reste incompris par l'opinion, l'est-il sur la base d'une bonne présentation des faits ? C'est bien LA question que soulève l'histoire de ce fait divers et non le film. Au-delà du récit, doit-on juger le crime comme antisémite - ce que les auteurs (livre & film) s'attèlent à démontrer - ou doit-on se forger bien malgré le propos une réelle opinion personnelle sur l'enlèvement et le terrible supplice de ce jeune français ?