L’histoire de ce film nous emmène en Pologne en décembre 1945. Mathilde Beaulieu est une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement vers la France. Un jour, une religieuse polonaise se rend à l’hôpital afin de trouver un médecin français. En premier lieu hésitante, Mathilde décide de suivre la sœur jusqu’à son couvent où elle découvrira une communauté de 30 religieuses coupées du monde et vivant recluses. Mais ces bénédictines cachent un lourd secret. Toutes ont été frappées par le viol des soldats soviétiques et beaucoup d’entres elles sont sur le point d’accoucher. Mathilde qui n’a rien de commun avec ces femmes va décider de leur venir en aide et mettre au monde ces nouveaux-nés. Dès lors, un lien très fort entre ces femmes qui ont tout abandonné et cette jeune femme athée, libre et indépendante va se nouer. Les religieuses, attachées aux règles de leur vocation auront pour la plupart bien du mal à laisser une personne toucher leur corps et les soigner. C’est là tout l’enjeu de ce film, aborder la notion de foi à la suite d’un traumatisme violent. Conserver intacte sa croyance et ne pas céder à la panique et aux épreuves envoyées par Dieu. Entre médecin et croyantes, Anne Fontaine met en perspective des relations complexes aiguisées par le danger et la clandestinité des soins. Tiré d’une histoire vraie, le film est doté d’une remarquable esthétique. Très bien documenté, il présente les caractéristiques horribles de la guerre et la peur liée à l’incertitude. Une œuvre envoutante et exaltante.