Le récit du film se déroule pendant la seconde guerre de Tchétchénie, à partir de l’automne 1999. L’histoire suit quatre destins heurtés de plein fouet par le conflit qui vont être amenés à se rejoindre. Il y a Hadji, le petit garçon qui voit ses parents se faire assassiner et qui prend la fuite jusqu’à sa rencontre avec le personnage de Carole. Carole chargée de mission pour l’Union Européenne. Sa rencontre avec cet enfant réfugié va la surprendre. Elle le prendra sous son aile. Parallèlement Raïssa, la grande sœur de Hadji, a elle aussi pris le chemin de l’exode en quête de retrouver ses deux petits frères. C’est en Ingouchie, avec tous les réfugiés tchétchènes, que son chemin s’arrête. Puis il y a le jeune soldat russe de 20 ans, Kolia pour qui la guerre a été une échappatoire à la prison suite à un délit mineur dans son pays. Si le fil conducteur est Bérénice Bejo, c’est la guerre qui est le personnage principal. Hazanavicius réattribue une visibilité à la guerre de Tchétchénie, un conflit très peu médiatisé. Bérénice Bejo illumine la noirceur des terribles images du conflit meurtrier. Avec beaucoup de nuances et de sensibilités, elle garde face au chaos un regard humaniste et bienveillant. Si parfois la romance des faits est légèrement caricaturale, la réalisation reste sobre et épurée. Elle oppose 2 visions de cette guerre avec justesse. L’innocence des victimes, tchétchènes et russes, incarne avec simplicité l’injustice de cette guerre.