Utopia - Björk

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Elle s’épanouit et elle explose, dévoilant des thématiques au féminisme très assumé dans lequel se croisent sexualité et écologie. Organique et orgasmique !
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Ça y est ! Elle revient, en forme, avec un 9e album. L’ovni Björk nous emmène dans une Nature végétale et luxuriante. Une surprise étonnante lorsque l’on découvre les 14 chansons de l’opus, en total décalage avec la pochette angoissante sur laquelle elle s’affiche en chimère kitsch.

En réalité, à y regarder de plus près, on aurait pu comprendre que les trous dans son cou et la baguette dessous symbolisent la flûte. Pour Utopia, la chanteuse a réuni un ensemble de flutistes islandaises et n’hésite pas à créer des ambiances sonores nourries en parallèle de chants d’oiseaux.

L’univers strange de Björk passe de glacial, métallique et synthétique, à une belle journée ensoleillée d’hiver. Elle a le génie de la borderline, celle qui nous tient en haleine, malgré la gêne et le malaise.

On reste parce que l’électricité qu’elle dégage a un côté excitant et stimulant. Dans ce registre, elle s’épanouit et elle explose, dévoilant des thématiques au féminisme très assumé dans lequel se croisent sexualité et écologie. Organique et orgasmique !  

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Eghass Malan - Les Filles d’Illighadad

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On se laisse aisément guider par les rythmes mélodieux et le chant apaisant qu’elles nous proposent au sein d’un voyage à 360°, largement ouvert sur le monde et les éléments qui nous entourent.
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Petite, Fatou Seidi Ghali apprend à jouer du takamba (luth à une corde), avant de maitriser la guitare acoustique, instrument plutôt attribué aux hommes. À peine âgée de 20 ans, elle fonde son groupe de musique et c’est le succès assuré.

Entourée de Alamnou Akrouni et Mariama Salah Assouan, elles sont Les Filles d’Illighadad, en hommage au nom de leur village situé dans le Sahara nigérien. Pour leurs mélodies très blues, les musiciennes touarègues chantent l’histoire des Touaregs, les croyances ancestrales, l’amour, la liberté ou encore la condition des femmes.

Sans oublier un des thèmes qui leur tient particulièrement à cœur, la sécheresse. Elles s’accompagnent d’un tambour, le tendé, traditionnellement joué par les jeunes filles durant les célébrations et les longues soirées de la saison pluvieuse.

Le trio nous invite à fermer les yeux et on se laisse aisément guider par les rythmes mélodieux et le chant apaisant qu’elles nous proposent au sein d’un voyage à 360°, largement ouvert sur le monde et les éléments qui nous entourent.

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Main girl - Charlotte Cardin

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Avec ses 8 titres, elle s’impose et envoie un message clair : il va falloir compter sur elle dans les années à venir. C’est un EP réussi qu’elle présente en cette rentrée !
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Charlotte Cardin, c’est une jeune artiste talentueuse venue tout droit du Canada. Un an après son premier EP, Big Boy, la chanteuse revient avec un nouveau mini album, intitulé Main Girl. Avec ses 8 titres, elle s’impose et envoie un message clair : il va falloir compter sur elle dans les années à venir.

Elle est peut-être au début de sa carrière mais elle installe son style et balance avec maturité sa voix soul, qui n’est pas sans rappeler celle de la grande Amy Winehouse. Sur le titre phare « Main girl », elle nous embarque dans un rythme entrainant et rapidement addictif. On en redemande. Et elle nous cueille de son sensible et sensuel « Dirty dirty », sur lequel on s’abandonne complètement.

Charlotte Cardin n’hésite pas à jouer de son organe vocal qu’elle maitrise parfaitement pour nous faire vivre un road trip, croisant les ambiances et les émotions. C’est un EP réussi qu’elle présente en cette rentrée, qui marque son entrée dans les artistes à ne pas lâcher.

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Truth is a beautiful thing - London Grammar

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Un petit manque d’originalité, peut-être par peur du risque, mais qui n’entache en rien le plaisir de retrouver London Grammar dans nos oreilles.
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Après le succès de leur premier album If you wait, le groupe London Grammar a peaufiné sur plus de deux ans leur deuxième opus. Un opus qui s’ouvre par la chanson « Rooting for you » et nous plonge directement au cœur d’une mélancolie portée par la voix d’Hannah Reid.

Parce que Truth is a beautiful thing repose quasiment entièrement sur son instrument vocal, qu’elle maitrise parfaitement, sans surprise. Elle oscille entre les graves et les aigus et joue de l’intensité de son organe, subtil mélange de puissance et de délicatesse, les deux traits s’unissant à merveille.

Au fil de l’album, on retrouve bien évidemment l’univers de London Grammar, une pop sombre et noire, entremêlée de beat électroniques amplifiés. On se laisse aisément envoûter par la proposition qui ne transige pas avec la sobriété, réussissant ainsi à nous embarquer dans une atmosphère planante. La chanteuse continue de développer sa capacité à nous envoyer dans l’espace, où l’on flotte tranquillement grâce au bercement de son timbre aérien.

Petit bémol : un petit manque d’originalité, peut-être par peur du risque, mais qui n’entache en rien le plaisir de retrouver London Grammar dans nos oreilles.  

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Lost - Camelia Jordana & Laurent Bardainne

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En anglais, en français et en arabe, elle nous met totalement en déroute avec des propositions auxquelles nous n'étions pas encore habitué-e-s.
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« Je chanterais plus fort / Si ton espoir se meurt / Nos forces portent un tout / Lorsque les plaintes s’achèvent » chante Camélia Jordana dans la chanson « fi 3lemi ». En juin dernier, elle revenait sur les écrans, dans le film de Sou Abadi, Cherchez la femme, et faisait également son retour avec le clip de « Big Party », issue du projet LOST qu’elle mène en collaboration avec Laurent Bardainne, depuis environ un an.

Et ça dépote. On a du mal à croire ce que l’on entend et ce que l’on voit. « Real woman », dit-elle dans ses paroles, et ça on n’a pas de mal à la croire. Elle apparaît comme grandie, transcendée par le message qu’elle veut faire passer, un message qu’elle semble plus assumer qu’auparavant. Peut-être parce que ce projet lui ressemble davantage et que c’est l’avant LOST qui était encore légèrement bancal ?

En anglais, en français et en arabe, elle nous met totalement en déroute avec des propositions auxquelles elle ne nous avait pas encore habitué. Elle nous montre une facette plus engagée, plus affranchie des codes, évoquant au fil des différents titres la perte de repères, qu’ils soient géographiques ou politiques. On est ok pour se perdre avec elle.

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Ouï - Camille

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Camille maitrise l’art de la surprise et nous emmène d’une chanson à l’autre sur des chemins intimes, grandiloquents, poétiques ou encore érotiques, de manière toujours inattendue.
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Dans la chanson française actuelle, Camille n’a pas d’égal-e. Chanteuse-compositrice-auteure-interprète, elle n’a pas seulement plusieurs casquettes mais aussi une multitude de voix, d’instruments et d’idées brillantes. Voilà pourquoi ses six années à attendre son nouvel album ont été longues. Début juin, elle a dévoilé l’intégralité de son nouvel opus, Ouï.

On écoute, on savoure, on s’extasie du talent de celle qui malaxe les mots avant autant de finesse. Les allitérations, nombreuses, de « Sous le sable » et « Lasso », sont divines et délicieuses. À la première écoute, c’est un régal pour l’oreille, et on aime réécouter, découvrir des sonorités que l’on avait manqué, entendre les mots comme pour la première fois. C’est un délice pour les papilles qui cherchent à recréer ces milles saveurs, pour les prononcer en boucle, en murmurant.

Et son ingéniosité ne s’arrête pas là, puisque Camille maitrise l’art de la surprise et nous emmène d’une chanson à l’autre sur des chemins intimes, grandiloquents, poétiques ou encore érotiques, de manière toujours inattendue. Une expérience sonore inouïe pour laquelle on est tout « ouï ».

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Pleasure - Feist

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Le voyage qu’elle nous propose aujourd’hui semble plus intime et moins pop que son précédent album, pour un plaisir encore plus intense.
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Voilà six ans que la chanteuse canadienne n’avait pas réjoui le public d’un nouvel album. C’est désormais chose faite depuis le 28 avril, date à laquelle elle a dévoilé l’intégralité de son opus, Pleasure. Un titre risqué lorsque l’on revient après une si longue période.

Mais le pari est réussi et l’attente n’aura pas été vaine puisque le résultat est divin, parfaitement dosé en sensualité et en sensibilité. La voix délivre une fragilité intense et le disque, au style épuré, nous emporte dans une dynamique aussi curieuse qu’intéressante puisque du solo au collectif, Feist passe avec aisance et agilité, prenant toujours le parti pris de nous surprendre à la fin des chansons.

Le voyage qu’elle nous propose aujourd’hui semble plus intime et moins pop que son précédent album, pour un plaisir encore plus intense. On plonge dans l’intériorité à laquelle nous force le miroir que Leslie Feist dresse devant nous. Loin de se regarder le nombril, on part explorer des contrées plus complexes et inédites, pleines de douceur et de vivacités.  

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Al Jamilah - Yasmine Hamdan

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Et si la douceur borde les chansons, Yasmine Hamdan ne conte pas uniquement les bonheurs et les plaisirs de la vie mais aussi les guerres, les révolutions arabes et les femmes
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Elle est une des grandes figures underground de la scène pop folk arabe. La chanteuse libanaise Yasmine Hamdan revient avec un nouvel album qui encore une fois fait voyager. La musique traditionnelle orientale épouse l’électro et la folk dans un ensemble farouchement doux et envoutant.

L’artiste est une nomade, elle ne peut envisager le quotidien sans des voyages et des rencontres. Pour comprendre la société. Pour comprendre le monde. Et son album est le fruit de cette approche. Et si la douceur borde toutes les chansons, Yasmine Hamdan ne conte pas uniquement les bonheurs et les plaisirs de la vie mais aborde la question des guerres, des révolutions arabes dans « Douss » par exemple, et des femmes puisque son disque empreinte son titre à un grand poète palestinien du XXe siècle, Mahmoud Darwich.

Et la chanson qui en découle, « Al Jamilat » (qui signifie Les magnifiques, au féminin), est une des plus somptueuses propositions de cette artiste à découvrir absolument.

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En terrain tendre - Maud Octallinn

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À chaque chanson, elle nous emmène là où on ne l’attend pas. Ça dépote, ça choque, ça dérange, ça met les tripes en vrac. Et ça nous remue les entrailles à coups de bulldozer.
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Munie de sa pioche, Maud Octallinn nous propose une épopée vers l’inconnue. Et l’inclassable. Sa voix est légère et aigue. Elle a un air rétro. Et sur ses musiques, on dodeline. Et on aurait même tendance à afficher une attitude totalement désinvolte. Mais c’est sans compter sur le second degré de la chanteuse, son humour grinçant, sa noirceur et sa poésie.

À chaque chanson, elle nous emmène là où on ne l’attend pas. Ça dépote, ça choque, ça dérange, ça met les tripes en vrac. À l’instar de « Prends moi », par exemple. Son premier album, sous des airs parfois enfantins, est pourtant très mature, très sensuel et charnel, et particulièrement bien écrit.

On aime prêter attention à ses textes entre rêves, désirs, sexes, souvenirs amers et récits âpres que l’on voudrait recracher. Elle joue avec les mots finement, subtilement, allégoriquement dans « Les truites ressuscitées », par exemple (Je suis la truite /  Tu es la truite / Nous sommes détruites) et nous remue les entrailles à coups de bulldozer.

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All was bright - Bumpkin Island

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On pourrait penser à un joyeux bordel bien orchestré dont Mermonte et Totorro ont le secret et le talent mais il y a quelque chose chez Bumpkin Island de plus organique, de plus hypnotisant.
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On pouvait depuis le 25 novembre 2016 écouter en avant-première la chanson « Head over heels » et se mettre l’eau à la bouche jusqu’à la découverte de l’album entier, All was Bright, sorti début février. Et l’attente n’aura pas été vaine puisque les 10 morceaux figurant sur ce nouvel opus sont planants et envoutants.

Le groupe rennais, composé de huit musiciens, sait parfaitement incarner et interpréter des ambiances a priori sereines et sécurisantes. Mais c’est sans compter sur leur délirant grain de folie qui rythme et dynamise leur pop-rock mélodieuse et impalpable, cuivrée et électronique. La voix ambiancée de la chanteuse, Ellie James, consolide ce disque nuancé et moucheté de toute une résonnance de détails.

On pourrait penser à un joyeux bordel bien orchestré dont Mermonte et Totorro ont le secret et le talent mais il y a quelque chose chez Bumpkin Island de plus organique, de plus hypnotisant. À confirmer en live le 10 mars prochain, à l’Ubu, pour Les Embellies.

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