Jeune et pieux
Il ne s’agit pas d’une chaîne de télévision dédiée à la jeunesse ou d’un petit animal découvert en Océanie mais d’une asso’ créée en 1976, peu connue du grand public. Le GENEPI, pour Groupement Etudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées, déploie quelques 1300 jeunes aux quatres coins de la France, dont 72 à Rennes, pour intervenir dans les centres pénitentiaires, histoire de redonner un peu de dignité aux détenu(e)s. Soutien scolaire, ateliers culturels, activités préparant à la réinsertion, autant d’actions menées par les « Génépistes », afin d’aider ceux qui sont au fond du trou. Derrière l’image du taulard, existe encore un être humain qui n’a pas vocation à rester définitivement derrière les barreaux. Ces étudiants donnent aux prisonniers les premières armes pour s’en sortir. Tout excuser ? Non. Ils soulignent néanmoins que beaucoup de ceux et celles qu’ils visitent avaient de fortes probabilités, par un milieu social fragile, d’être un jour privés de libertés. La démocratisation de l’enseignement qu’ils proposent permettra peut-être de rétablir un semblant d’égalité… En attendant, ils agissent pour faire changer l’image de ceux qui, à leur sortie, devront affronter le regard méprisant d’un pan de la population. Du 23 mars au 10 avril dernier, le GENEPI organisait le 9ème Printemps des prisons à Rennes. Succès populaire comme en atteste la présence, lors de la soirée Dazibao, de plus de 5000 visiteurs dans l’enceinte de l’ancienne prison Jacques Cartier. Suffisant pour faire bouger les lignes ?