YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Sautes d'humeur

Coup de cœur

Des bars et des nanas

« Ne vous inquiétez pas, ce sont des chansons, elles ne sont pas bien dangereuses, elles sont pires que ça », déclame la rappeuse au flow incisif, Billie Brelock, sur la scène du bar Le Backstage le 5 décembre dernier. L’artiste fait partie de la programmation des Bars en Trans qui se tiennent tous les ans en marge du festival des Trans Musicales au Parc expo de Rennes. Une programmation « off » de plus de 80 artistes qui nous ravie par sa féminité et son accessibilité dans la quinzaine de bars participants. Fredda, la marseillaise, nous parle d’amour avec sa voix suave à La Trinquette. Viennent ensuite les deux rimeuses Billie Brelock et Sianna, qui successivement, ont enflammé le public du Backstage. La première, originaire de Nanterre, rappe sur la société avec un humour parfois noir et nous laisse une sensation « douce – amer » de satisfaction. La seconde, la jeune Sianna de Beauvais, n’a que 19 ans et pourtant, accompagnée de Fanko sur scène, a réalisé un show joyeux et pêchu, semblant prendre la relève du hip hop français. Plusieurs artistes féminines parmi tant d’autres ont figuré dans cette programmation 2014 – on pourra citer Marie Flore ou la jolie Julia de Kid Francescoli – trop pour qu’on puisse parler de toutes, et c’est pour ça qu’on dit oui aux Bars en Trans !

Coup de gueule

Congé ensanglanté

En décembre, le site de l’Obs publiait un article intitulé « Vers un « congé règles » ? Pourquoi pas mais il serait très difficile de l’appliquer », basé sur la préconisation d’un gynécologue londonien, Gedis Grudzinskas, soulignant la douleur ressentie par certaines femmes lors des menstruations. Il propose alors un congé allant de 1 à 3 jours pour celles qui souffrent de leurs règles, et qui se sentiraient alors « nulles », « pas fières de leur travail ». L’avocat Eric Rocheblave, spécialiste en droit du travail, décrypte cette idée afin de comprendre si elle serait applicable dans l’Hexagone. Il met alors en garde des abus qui pourraient en découler de la part de la gent féminine en général. Mais comment peut-on envisager même la probabilité de l’application d’une proposition aussi sotte ? Les femmes ne souffrent-elles pas suffisamment de discriminations au travail ? Imaginons un entretien d’embauche : l’employeur demanderait-il à la potentielle recrue si elle a des règles douloureuses et abondantes avant ou après lui avoir posé la question de sa situation amoureuse et du nombre d’enfants qu’elle souhaite avoir ? Quand les anglais débarquent, ça nous met décidément, sans clichés aucun évidemment, de mauvais poil…