YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Sautes d'humeur

Coup de cœur

En rouge et blanc

La démarche peut apparaître scandaleuse, voire écœurante, et pourtant Lis Peronti artiste brésilienne, étudiante en Arts plastiques à Rennes, se met en scène et ose. Bouleversante, elle nous raconte l’une de ses performances : en haut d’un arbre pendant trois longues heures, elle laisse son sang menstruel couler le long d’un drap blanc entre ses jambes. Sur le campus de Villejean, les passants sont choqués par cette performance. Elle, n’y voit plus les regards gênés, car en haut de son arbre elle  prend soudain conscience que les rapaces la guettent et les fourmis l’attaquent. L’odeur du sang les attire. Performance engagée, elle déplore que « les femmes vivent toutes ce triste rituel seules dans les toilettes ». Sa démarche consiste alors à « renouer ce dialogue singulier entre femmes » et à changer l'image des cycles mensuels dans notre société. Considérées par les religions comme impures, les menstruations ont mauvaise réputation. Selon Lis, les règles créent des discussions exclusives où les femmes se racontent, chacune ayant sa propre histoire avec celles-ci. Une intimité où les femmes se comprennent, se rejoignent toutes dans l’universalité de leurs vécus. Lis par son travail et sa personnalité n’a pas finis de nous étonner et nous séduire.  

Coup de gueule

Incivilité féminine

On dit souvent que les filles peuvent faire preuve de méchanceté les une envers les autres. Cliché, direz-vous ! Mais quelle tristesse quand on assiste à des incivilités lors d’un événement qui rassemble une majorité de femmes… Dans le cadre de la Nuit des 4 jeudis, l’école de stylisme et de modélisme Esmod organisait le 5 avril la Nuit de la mode à Rennes. C’est dans le parking de l’Espace des 2 Rives que se tenait la manifestation qui réunissait des stands de relooking, coiffure mais aussi maquillage et shooting photo. L’événement phare de la soirée : un défilé présenté par les étudiantes de l’école de mode. Elles étaient une quinzaine à fouler le podium pour faire découvrir aux spectateurs le travail de leurs camarades parisiens, actuellement en troisième année, centré sur les robes de soirée de couleur noire et les bustiers blancs. Face à elle, un public, majoritairement féminin, dissipé et peu respectueux des heures passées à élaborer ces tenues. Les commentaires désobligeants, faits à voix haute, sur les habits fusent et des rires moqueurs quant à la démarche parfois timide ou désinvolte de certaines modèles, qui précisons-le sont débutantes en terme de mannequinat et qui ont eu seulement quelques heures pour s’entrainer à l’art de défiler, se font entendre très distinctement. Nous sommes bien d’accord, chacun ses goûts ! Mais un peu de tenue, s’il vous plait, Mesdames…