Street-art culotté
« Collectionneuse de petites culottes à fleurs, colleuse de culottes dans la rue ». Telle est la description du compte Twitter de Mathilde Julan. Cette vendéenne, arrivée à Rennes il y a un an pour ses études à l’école des Beaux-Arts, s’est lancée depuis quelques mois dans le collage de culottes. Comment ne pas se laisser séduire par ce projet hardi et insolite ? Cette drôle d’étudiante, cachée derrière sa frange et ses lunettes rondes, amuse les Rennais avec ses créations dessinées au marqueur sur du papier kraft, placardées sur les murs du centre-ville. Timide de prime abord, elle n’en est pas moins intrépide puisqu’elle aime déambuler dans les rues, en plein jour, avec son pinceau et sa colle, et s’adonner à cet affichage sauvage. Délicieusement culotté quand même ! Et c’est sans compter le risque pris lors de sa séance de collage sur le musée des Beaux-Arts. Les culottes de Mathilde sont réalisées sans modèle de base. Si elle confie avoir peu de talent en dessin, elle aime soigner le graphisme des motifs de ces sous-vêtements. Des pois, des traits… le style est volontairement enfantin, pour éviter le côté vulgaire, sans délaisser le côté féminin. Pour elle, ce dessous, soigneusement dissimulé sous les vêtements, permet de mettre la femme en avant, de révéler cette part cachée de féminité. Et la jeune étudiante, qui souhaite ensuite s’orienter vers la filière Graphisme et communication de l’école des Beaux-Arts, aime investir le domaine du street-art, « qui n’est pas réservé aux hommes ». Son caractère audacieux l’a même menée à collaborer avec l’artiste-plasticienne Sophie Lemoine. Elles réfléchissent actuellement à la réalisation d’une collection de culottes à commercialiser. Les culottes de Mathilde délaisseront-elles les murs des rues rennaises pour sublimer vos fesses, Mesdames ?