YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Sautes d'humeur

Coup de cœur

Street-art culotté

« Collectionneuse de petites culottes à fleurs, colleuse de culottes dans la rue ». Telle est la description du compte Twitter de Mathilde Julan. Cette vendéenne, arrivée à Rennes il y a un an pour ses études à l’école des Beaux-Arts, s’est lancée depuis quelques mois dans le collage de culottes. Comment ne pas se laisser séduire par ce projet hardi et insolite ? Cette drôle d’étudiante, cachée derrière sa frange et ses lunettes rondes, amuse les Rennais avec ses créations dessinées au marqueur sur du papier kraft, placardées sur les murs du centre-ville. Timide de prime abord, elle n’en est pas moins intrépide puisqu’elle aime déambuler dans les rues, en plein jour, avec son pinceau et sa colle, et s’adonner à cet affichage sauvage. Délicieusement culotté quand même ! Et c’est sans compter le risque pris lors de sa séance de collage sur le musée des Beaux-Arts. Les culottes de Mathilde sont réalisées sans modèle de base. Si elle confie avoir peu de talent en dessin, elle aime soigner le graphisme des motifs de ces sous-vêtements. Des pois, des traits… le style est volontairement enfantin, pour éviter le côté vulgaire, sans délaisser le côté féminin. Pour elle, ce dessous, soigneusement dissimulé sous les vêtements, permet de mettre la femme en avant, de révéler cette part cachée de féminité. Et la jeune étudiante, qui souhaite ensuite s’orienter vers la filière Graphisme et communication de l’école des Beaux-Arts, aime investir le domaine du street-art, « qui n’est pas réservé aux hommes ». Son caractère audacieux l’a même menée à collaborer avec l’artiste-plasticienne Sophie Lemoine. Elles réfléchissent actuellement à la réalisation d’une collection de culottes à commercialiser. Les culottes de Mathilde délaisseront-elles les murs des rues rennaises pour sublimer vos fesses, Mesdames ?

Coup de gueule

Sombres lumières

Depuis 2004 et le premier « Plan climat », Rennes a choisi de réduire sa consommation d’énergie. En 2010, avec l'adoption du second volet de ce plan, le but affiché est d'abaisser de 20% l’émission de Co2 d'ici 2020. L'idée est noble. Les choix de sa réalisation un peu moins... En effet nos élus ont notamment décidé, pour ce faire, de diminuer l'éclairage public durant la nuit. Une mesure qui semble fonctionner dans l'agglomération rennaise certes, mais qui laisse à désirer dans la capitale de la région. Yves Préault, adjoint au maire, délégué à la communication et à la vie quotidienne, pensait lui aussi qu'il ne fallait pas réduire l'éclairage et il s'en expliquait en juin 2012 dans Rennes Métropole magazine « Il est important de créer une ambiance, de montrer au visiteur qu'il arrive dans la capitale de la Bretagne ». Parler c'est bien. Agir c'est mieux ! Car pour créer une ambiance, ils ont créé une ambiance! Vous aussi vous pensiez qu'il s'agissait d'une coupure de courant, non ? Certes, Rennes en a connu quelques unes mi-juin mais cela s’est produit en journée ! Alors se promener seule à 2h du matin, dans le noir total dans certaines rues du centre, avec pour seul allié son sac à main ne vous séduit pas ? Marcher au beau milieu de la rue, pour éviter toutes rencontres non désirées et surtout non désirables, non plus ? Étrange... Sans tomber dans la psychose, la ville, par sa densité, expose à des dangers et couper l’éclairage tout en renforçant la vidéo-protection (18 caméras auxquelles se rajouteront 7 nouvelles installations dès la rentrée de septembre, près dans le quartier de Maurepas) apparaît d'une bêtise sans nom. A croire qu'au moment du vote, certaines lumières étaient déjà éteintes dans la salle du conseil municipal...