YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Sautes d'humeur

Coup de cœur

Sexisme médiatique à la Une

Les femmes journalistes se mobilisent et prennent la Une. À l’initiative de Claire Alet, journaliste à Alternatives Économiques, le tumblr Prenons la Une vise à dénoncer la « trop grande invisibilité des femmes dans les médias », ne représentant que « 18% des experts invités ». Un chiffre qui stagne depuis plusieurs années et qui pointe du doigt les disparités entre les sexes, maintenues par les médias. Le collectif souligne également, dans son manifeste publié le 3 mars dans Libération, le manque de considération et de reconnaissance envers les intervenantes invitées sur les plateaux (TV ou radio) et citées dans les colonnes de la presse écrite, « trop souvent présentées comme de simples témoins ou victimes, sans leur nom de famille ni leur profession ». À l’heure où nous écrivons ces lignes, 700 journalistes femmes ont signé le manifeste, rejoignant l’idée que les clichés et stéréotypes sexistes sont principalement véhiculés par les médias, notamment dans la représentation de la gente féminine en Une des journaux et magazines. Elles déplorent alors le manque de sensibilisation des journalistes à ce sujet ainsi que « les inégalités professionnelles, (les) propos et attitudes sexistes au sein des rédactions ». L’étau se resserre donc sur cette profession censée représenter la société dans toutes ses composantes. Une initiative forte et poignante dans un milieu trop peu habitué à balayer devant sa porte… C’est là chose faite : prenons-la-une.tumblr.com

Coup de gueule

Une vieille colère

Début mars, les artères de Rennes ont vu défiler une marée de blouses blanches. Les élèves infirmiers étaient en colère contre le système qui les prenait alors en otage dans le conflit qui opposait l’Etat et les établissements privés de santé. Ces derniers refusant de les accueillir en stage pour signifier leur refus de voir baisser leurs tarifs facturés à la Sécu. Depuis, un accord a été trouvé et ce chantage abusif et injuste a cessé, au grand soulagement des élèves en soins infirmiers – dont la très grande majorité est féminine - déjà malmenés. Si l’on sait combien leur métier est dur, on sait moins en revanche que depuis plusieurs années ils tentent de faire réformer leur formation. Elle n’est plus, selon eux, en adéquation avec les réalités du terrain hospitalier, mais au-delà de cela, ils souhaitent voir leur statut étudiant évoluer et leurs conditions sociales s’améliorer. Étudiants de l’Enseignement Supérieur depuis 1992, ils dépendent toujours du Ministère de la Santé – il n’y a pas de cogestion concrète entre les deux ministères - et n’ont donc pas accès aux mêmes services que leurs congénères universitaires et notamment ceux du CROUS (logements étudiants, restauration universitaire…etc.). En outre, leurs bourses sont souvent 20% moins élevées. On comprend donc leur ras-le-bol et qu’on puisse bientôt les revoir dans les rues pour manifester leur légitime colère.