YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Sautes d'humeur

Coup de cœur

Poupée travailleuse

Gamines, on a eu entre les mains la fameuse Poupée Barbie aux mensurations improbables. Créé en 1959 par l'américaine Ruth Handler, ce jouet Mattel a traversé les époques et les générations. Pendant qu'elle insérait une image déformée de la femme dans le cerveau des petites filles, elle permettait à la multinationale d'ingérer des milliards de dollars. Elle a su évoluer avec son temps, elle n'est plus seulement reléguée aux tâches ménagères mais a le droit d'être médecin, journaliste, divorcée… Le 1er décembre, Peuples Solidaires présentait « Barbie ouvrière » ; sur la dalle du Colombier à Rennes, exposée dans une boîte rose géante d'allure un peu kitsch où la marque rebaptisée « Mattée » affiche son logo criard. En bleu de travail et enchaînée, elle est tout de suite moins attirante et le scotch qui lui barre la bouche empêche toute complainte de sa part. Une jeune femme grimée traverse la foule, discute avec les passants. La vraie poupée assiste à la promotion de sa nouvelle consœur, parée d'une robe rose à pois, une perruque vissée sur la tête. Les gens sourient, il faut dire que la bonimenteuse endimanchée qui nous présente le produit a des airs de ridicule. Les mots sont tranchants, sarcastiques ; « facilement manipulable et exploitable à souhait » cette poupée représente en fait les milliers d'ouvrières exploitées dans les usines chinoises de la marque. Sous la forme d’un « hapenning » joyeux, le ton se veut second degré pour éduquer et non choquer. Nous, on aime !

Coup de gueule

Bilan mitigé

Le second trimestre sonne l’heure du premier état des lieux sur les nouveaux rythmes scolaires. YEGG s’est procuré le compte-rendu d’un comité de secteur de la ville qui s’est tenu fin 2013. Sans surprise, le bilan est mitigé et le projet perfectible. Les effets négatifs de cette mise en place hâtive sont nombreux, notamment pour ce qui est de la pause méridienne : des ateliers de qualité mais trop peu nombreux, guère variés et mal organisés ; pas assez d’encadrants qui manquent, en outre, de professionnalisme ; une restauration trop tardive - manger à 13h quand on a 6 ans, c’est très tard ! ; des locaux mal adaptés ; un déficit de concertation et de coordination entre équipes éducatives, animateurs et associations, qui ne permet pas de distinguer les temps scolaires et les temps périscolaires. Enfin, un manque d’information aux familles. Voilà pour l’essentiel. L’intervalle du midi devrait donc être repensé, au profit de la mise en place des ateliers en fin de journée, vers 15h30. Les équipes pédagogiques regrettent une mise en place dans la « précipitation et la cacophonie » mais aussi le manque de moyens disponibles. Quant à la fatigue et la perte de concentration des élèves, elles sont notables en fin de matinée et le vendredi. Souhaitons qu’en cette nouvelle année, les attentes légitimes des enseignants et familles soient entendues et intégrées. Après neuf mois de râle permanent, il serait temps d’enfanter d’un projet stable…