YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Sautes d'humeur

Coup de cœur

Des femmes puissantes

Les 16 et 17 mai, YEGG s’est rendu à Lorient pour assister à la 4e Biennale de l’égalité femmes-hommes, organisée par la région Bretagne. Si plusieurs coups de gueule ont rythmé notre séjour dans le Morbihan, un événement a particulièrement retenu notre attention – en dehors de notre rencontre avec la ministre des Droits des femmes (interview à lire sur yeggmag.fr – YEGG fait sa Biennale de l’égalité (4/5)) : le spectacle À mon âge je me cache encore pour fumer, présenté et joué par la compagnie finistérienne Les Cormorans. Adapté de l’œuvre éponyme de Rayhana, auteure et comédienne féministe algérienne, le spectacle dépeint un tableau d’une grande et belle force à travers le portrait et le parcours de neuf femmes réunies dans un hammam à Alger. Ensemble, elles discutent, échangent, partagent avec ferveur et passion autour de leur condition féminine. Elles n’ont pas les mêmes âges, ne connaissent pas les mêmes conditions de vie et surtout ont des difficultés à comprendre les idéologies des unes et des autres. Toutefois, la compagnie diffuse et transmet le message avec beaucoup de justesse et finesse, relevant le pari de peindre un tableau d’une grande beauté sur lequel figurent ces femmes liées par leur force et leurs valeurs aussi différentes soient-elles. Un spectacle qui mérite une grande visibilité et diffusion en raison de la réflexion et l’ouverture d’esprit qu’il impulse.

Coup de gueule

Ras le bol !

Vigilance accrue des femmes ou recrudescence de « relous » sur nos trottoirs ? Quoi qu’il en soit, le harcèlement de rue enflamme le web. Blogs, tumblr, tweets, vidéos cachées, tous les supports sont bons pour dénoncer ce sexisme quotidien. Elles sont de plus en plus nombreuses, et pas fatalement féministes enragées, à les utiliser pour raconter leurs expériences. Le pire, ce sont les commentaires triviaux et violents que leurs témoignages inspirent à certains dégénérés, du style « tu l’as mérité, salope !». On en parle tant ces derniers temps que la cause semble se perdre un peu d’ailleurs. Certaines, alors qu’elles dénoncent les mêmes faits graves, se sont disputées. Les unes reprochant aux autres d’aborder les choses avec trop d’ironie quand elles aimeraient qu’on s’en tienne au premier degré. Il ne faudrait pas que cela fasse oublier le vrai problème, soit l’insécurité éprouvée par les femmes dans la rue – 1 sur 4 s’y est sentie mal à l’aise en 2012 - et rappeler aux hommes qu’on siffle les chiens, pas les femmes, que dire « t’es bonne ! » n’est pas un compliment mais une insulte, et que suggérer un rapport sexuel à une inconnue est une agression. Au même titre que les injures racistes, le harcèlement de rue doit être condamné. La France va-t-elle bientôt devoir légiférer, comme la Belgique, pour le punir ? En attendant, on peut continuer à protester et porter ces t-shirts : http://colerenomfeminin.bigcartel.com/products