YEGG Magazine

Revue féministe en révolution

Sautes d'humeur

Coup de cœur

Combattre l'exclusion

Dans le cadre de La Réussite Éducative – mise en place par la loi de Cohésion Sociale de 2005 afin de créer un lien école-famille et d’aider les enfants en fragilité éducative, sociale et culturelle, au travers de parcours personnalisés – la Direction Éducation Enfance de la Ville a créé un abécédaire. L’idée ? Originale et bienveillante, elle repose sur la nécessité de décrypter l’école en brisant le barrage de la langue. Traduit en arabe, turc, russe et anglais, l’abécédaire contient 250 définitions de mots - choisis par un comité de pilotage de parents, d’enseignants, d’éducateurs - comme « assurance scolaire, cahier, cantine, conseil d’école, discipline, Éducation Nationale, gratuité, laïcité, liberté, maladie contagieuse, neutralité, obligation scolaire, pédagogie, poux, ponctualité, préau, punition, respect, rythme scolaire…». 6 000 seront distribués, avec un accompagnement pédagogique, début novembre par les directeurs d’école et dans les structures de quartiers au Blosne et à Villejean. « C’est une reconnaissance des cultures d’origine et nous sommes déjà sollicités par d’autres villes pour les aider à le mettre en place », confie Bertrand Gohier, coordinateur du projet. Et quel beau projet ! Disponible aussi en français et téléchargeable sur le site de la Ville.

Coup de gueule

Lente progression

Mi-septembre, la SACD (Société des Auteurs et des Compositeurs Dramatiques) publiait la 3e édition de la brochure « Où sont les femmes ? ». En partenariat avec H/F, le Laboratoire de l’égalité et Deuxième regard, ce livret révèle la sous-représentation des femmes dans les milieux culturels. Et l’égalité femmes-hommes n’a toujours pas de quoi se réjouir, la progression étant faible et lente. Si le rapport souligne des initiatives et mesures favorables à une évolution positive, les chiffres sont néanmoins symptomatiques d’un manque réel de prise de conscience : 0% des théâtres nationaux sont dirigés par des femmes. Côté musique, les compositrices ne représentent qu’1% au niveau national et 15% seulement des opéras sont mis en scène par des femmes. Dans le cinéma, on note une sensible augmentation du nombre de réalisatrices de long-métrage, représentant 23% (18,4% en 2008). Ridicule ! À Rennes, un seul élève enfile le bonnet d’âne : le TNB avec une représentation des femmes de 21% (mise en scène, chorégraphie et écriture), soit une baisse de 25% par rapport à 2013. Mais la structure est loin d’être la seule à se voir décerner le prix du scandaleux manque de conscience vis-à-vis de l’importance d’une parité entre les sexes. Malheureusement.