Célian Ramis

Pole dance : la barre de fer de la danse

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Rennes
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Si la discipline puise ses origines dans l’art du striptease, elle parvient petit à petit à briser les clichés et à s’imposer comme une danse à juste titre.
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Quand on parle Pole dance, on pense généralement mouvements langoureux autour d’une barre et tenues légères, voire inexistantes au final. Si la discipline puise ses origines dans l’art du striptease, elle parvient petit à petit à briser les clichés et à s’imposer comme une danse à juste titre.

Et si on la pratiquait sur des musiques actuelles, ça changerait la donne ? C’est parti, la chanson « Sur la planche » de La Femme commence. Le cours de stretch aussi. Dans la salle de gym d’ICR Fitness Club, à Rennes, Maxime Joret mène la danse lors du stage de pole dance – proposant des initiations, des cours de technique (acrobaties) ou encore de chorégraphie – organisé par Gold & Pole Rennes.

Une structure créée à Paris en 2011 qui s’est installée – première en la matière – dans la capitale bretonne en juillet 2012. « Depuis 5-6 ans, cette discipline se démocratise petit à petit, même si beaucoup pense encore aux origines du striptease. Mais on commence à en parler dans les médias, c’est positif. Il y a même une deuxième école à Rennes qui s’est créée à la rentrée (Pole Dance Rennes, ndlr), la preuve que ça intéresse ! », explique Angélique Morquin, fondactrice et directrice de Gold & Pole, formée – ainsi que Maxime Joret – par Doris Arnold, propriétaire d’une grande école parisienne, Spin with me.

Ce samedi 21 septembre, les cours reprennent à Rennes, un week-end sur deux. À 17h30, le cours de chorégraphie débute avec un petit groupe de femmes. Quatre sont des habituées et une petite nouvelle fait ses premiers pas en pole dance. « J’avais déjà fait une initiation et j’aimais le côté sportif. Mais je suis vraiment surprise par l’aspect technique, au niveau des bras et des jambes », explique Marion. À 28 ans, elle ne rougit pas de pratiquer cette discipline même si cela fait rire son entourage : « c’est un mélange de danse, c’est très technique et il faut penser au moindre bout de son corps ».

En effet, quand on interroge les femmes à ce sujet, les réactions sont mitigées : « J’imagine que ça doit être sportif mais ça ne me branche pas« , a-t-on entendu ou encore « Trémousser son cul autour d’une barre ne m’intéresse pas« .

Des mélanges barrés

Pour Maxime, la barre est un agrée, « un outils pour travailler ». Travailler à des chorégraphies qui mêlent dynamique sportive, méditation, assouplissement. Mais aussi des différentes danses déjà reconnues, du classique à la salsa… « Je prends beaucoup de cours de danse à Paris, cela me permet d’entretenir mes stages », précise-t-il. Et pour développer sa patte, ce prof de 27 ans consacre beaucoup de temps à chercher de la musique sur Internet, à décomposer les chansons : « Ce sont souvent des musiques très différentes afin de pouvoir travailler sur diverses énergies. Par exemple, j’aime bien créer des mélanges : Vivaldi et de la musique irlandaise ou Erik Satie et des chansons tsiganes ». Quant aux diverses réactions, Maxime ne rentre pas dans cette guéguerre :

« Je suis rarement face à des gens réfractaires quand même… Mais je sais qu’il y en a. Il suffit simplement d’expliquer notre pratique de la pole, de donner des exemples. Quand j’en parle, je ne mentionne même pas les origines du strip, je refuse d’enfermer la discipline dans ce carcan idéologique« .

Cinq barres sont fixées entre le sol et le plafond. Tour à tour, les disciples de Maxime apprennent et répètent l’enchainement autour de la « pole ». La chorégraphie est décomposée, améliorée et sans cesse retravaillée. Une grande inspiration de danse contemporaine et de modern jazz se ressent à travers les mouvements du corps, à la fois souples, toniques, doux et tournoyants, et les émotions qui s’en dégagent. En constante évolution, les danseuses exécutent des pas au sol, des mouvements en lien avec la barre et des tours de l’agrée. Avec de la grâce et de la sensualité, nécessaires à l’esthétique de la danse en général.

Comme beaucoup, Marion, 30 ans, a découvert cette danse sur You Tube, de nombreuses vidéos des championnats y sont visibles. Après 15 ans de formation classique, elle souhaitait découvrir autre chose. Pour elle, la pole dance associe technique, fitness, plusieurs types de danse et aspect technique, voilà ce qui lui importe : « c’est très complet ». Pas de soucis en dehors des entrainements, la jeune femme a investit dans une barre à domicile (entre 250 et 300 euros pour une barre, ndlr), « comme la plupart des filles qui font de la pole ».

Alternative possible : la street pole, « avec des panneaux de signalisations, des poteaux sur les trottoirs par exemple », explique Angélique. Une bonne solution pour celle, et ceux, qui n’oseraient pour l’instant pas s’initier à cet art de la barre. Comme dit Florence Foresti, dans son dernier spectacle Foresti Party in Bercy – dans lequel un joli numéro de pole dance y est présenté : « Faut arrêter de se frotter. Y a quand même mieux à faire avec des barres non ? Bien sûr, il suffit de s’élever un peu ».

Célian Ramis

B.Ballin Girlz : le basket au féminin

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Samedi 22 juin, l’association B.Ballin Girlz a organisé un tournoi de basket exclusivement féminin. Reportage.
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Samedi 22 juin, l’association B.Ballin Girlz a organisé un tournoi de basket exclusivement féminin. YEGG s’est rendu sur place pour rencontrer la présidente de l’association Lauriane Songué, et prendre, par la même occasion, la température de cet événement particulier.

Initialement prévu à Beaulieu, le tournoi a finalement prit ses aises à l’espace des Deux Rives, faute de soleil. Si le temps n’était pas au beau fixe à l’extérieur, l’ambiance, elle, était survoltée à l’intérieur. Lauriane Songué, présidente de l’association B Ballin Girlz, et à l’initiative de l’événement, avait le sourire.

Tout a parfaitement fonctionné, pour cette première édition. « Pour moi, la réussite des basketteuses aux JO a été un élément moteur. Cela a créé une dynamique pour le basket féminin. Dynamique sur laquelle on s’est appuyé pour créer cet événement », confie Lauriane avant d’ajouter : « on a créé ce tournoi pour répondre à une demande. Les filles en avaient marre de devoir toujours jouer contre des garçons. De plus, lors des tournois mixtes, on sent souvent qu’on n’est pas à notre place ! ».

Avec 16 équipes inscrites, soit plus de 60 joueuses au total, les filles ont répondu à l’appel. Toute la journée, les matchs se sont enchaînés, par équipe de trois sur un panier. « En plus de proposer un tournoi exclusivement réservé aux femmes, on voulait également faire découvrir une nouvelle discipline, le 3 contre 3 qui sera d’ailleurs une nouvelle discipline olympique à partir de 2016 », précise la présidente de l’association.

« On ne fait pas ça pour l’argent »

Concours de dunk (une des manières les plus spectaculaires de marquer un panier au basket-ball, ndlr), show de danse, accueil chaleureux, proposition de restauration, tout était réuni pour que les participantes et les spectateurs se sentent à l’aise.

Et cela n’était pas dû à un quelconque hasard, mais à une vraie volonté affichée par l’organisatrice : « On ne fait pas ça pour l’argent, mais pour le plaisir. On veut que les gens s’amusent, que ce soit convivial, que tout le monde passe un bon moment ». B.Ballin Girlz n’a pas œuvré que pour les femmes avec ce tournoi. « On est en partenariat, avec Le ballon du bonheur (une association qui vient en aide aux enfants des pays en voie de développement à travers le sport ndrl). C’est important pour nous d’agir pour la bonne cause », confie Lauriane.

Après quelques heures de compétition, la journée s’est terminée aux alentours de 18h pour les amatrices, avec la grande finale, et la création d’une vidéo regroupant toutes les participantes pour envoyer un message de soutien aux joueuses de l’équipe de France actuellement à l’Euro. A 20h, ce fut au tour des professionnelles de faire leur entrée sur le parquet, dont Lauraine Tony (lire notre article Girlz en basket, publié le 20 juin 2013) pour un match de gala. Pour une première, ce fut réussi et il est fort à parier qu’une deuxième édition sera proposée l’an prochain.

Célian Ramis

Girlz en basket

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Rencontre avec Lauraine Tony, basketteuse confirmée qui jouera lors du tournoi féminin B.Ballin Girlz.
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Samedi 22 juin aura lieu sur le campus de Beaulieu, la 1ère édition du B Ballin Girlz. Ce tournoi de basket exclusivement féminin, organisé pas l’association du même nom, donnera l’occasion aux amatrices du ballon orange d’en découdre sur le parquet. Le clou du spectacle sera donné par le match de gala, confrontant des joueuses confirmées comme Lauraine Tony. Portrait.   

Originaire de Cayenne en Guyane, la joueuse du club de l’Avenir de Rennes, se tourne rapidement vers le basket. Passion qui lui vient de son père basketteur amateur. Comme de nombreuses sportives elle a des modèles : « Sandrine Gruda (désignée meilleure joueuse européenne en 2009, ndlr) est l’une des joueuses qui m’inspire, mais la plupart de mes idoles sont dans le basket masculin, notamment, Kobe Briant (double champion olympique entre autre, ndlr)». 

Dans le département d’Outre-Mer, le basket n’est pas un sport très populaire mais Lauraine y trouve très vite ses repères. Dès ses 12 ans elle intègre le Pôle Espoir de Guyane, qui est composé des meilleur(e)s joueurs(euses) de sa génération. A cette occasion, elle participe à de nombreux tournois, notamment en métropole, ce qui lui permet d’intégrer le centre de formation du Temple sur Lot en Aquitaine.

Une première expérience qui sera suivie d’une seconde à Nice. Durant cette période de formation, la joueuse fait ses premiers pas dans le monde du basket professionnel. Elle participe à des matchs de Ligue féminine 2, l’équivalent de la seconde division professionnelle et est sélectionnée à plusieurs reprises en équipe de France en catégorie jeune.

« J’ai eu de la chance d’être dans les différentes équipes de France, c’est un vrai plaisir. Aujourd’hui je n’y pense plus trop, je crois que c’est derrière moi. Mais qui sait, je peux faire un bon match le jour où le sélectionneur est là, et être sélectionnée de nouveau », confie Lauraine.

«  Le travail procure la richesse »

Jusque là ses choix de carrière n’étaient dictés que par le basket. Il va en être autrement avec son arrivée à l’Avenir de Rennes en 2009. « Je suis venue ici pour suivre une formation d’éducateur sportif tout en continuant à jouer. Aujourd’hui mon emploi du temps se partage entre l’école et les entraînements en semaine, les matchs le week-end », explique l’étudiante de l’Institut National de Sport et Santé. C’est une certitude : elle jouera encore deux ans pour l’Avenir de Rennes, temps qui lui reste pour obtenir son diplôme, après elle avisera.

Quand on lui pose la question de l’impact médiatique des bons résultats actuels de l’équipe de France de basket féminin, elle semble quelque peu désabusée : « Je ne crois pas que notre sport soit plus médiatisé aujourd’hui. On en souffre, beaucoup de clubs coulent financièrement. C’est dramatique. Il faudrait plus de couverture, que l’on passe à la télévision sur les chaînes publiques ! ». Malgré cela, à 23 ans, Lauraine continuera de jouer parce qu’elle est passionnée. Une chose est sûre, la guyanaise applique à merveille la devise de sa ville natale « Fert aurum industria » qui signifie «  Le travail procure la richesse ».

Fanny Bouvet fait le grand saut

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Fanny Bouvet, jeune plongeuse rennaise, est sélectionnée aux Jeux Olympiques de Londres. Portrait.
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C’est à la piscine de Bréquigny que nous avons rencontré Fanny Bouvet, jeune plongeuse sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Londres (27 juillet – 12 août). On vous raconte.

Deux plongeoirs sont installés au bout de la piscine. Un périmètre délimite la zone de plongeon afin d’éviter que les visiteurs ne s’approchent de trop près. A peine les épreuves du Bac (série S) terminées, Fanny Bouvet est déjà de retour dans le grand bain. Pendant une heure et demi, elle va enchainer les plongeons. On la sent tendue. « Elle est renfermée, concentrée », explique son entraineur, Frédéric Pierre.

De son côté, elle nous précise que « ça fait longtemps que je ne me suis pas entrainée. Je dois retrouver mes repères, mes appuis ». En effet, quinze jours d’examens, plus le temps de révision légèrement perturbé par les sollicitations médiatiques… cela fait beaucoup pour la jeune fille. Il faut dire que le reste de l’année n’a pas été bien plus calme puisqu’elle a enchainé les compétitions. Notamment la Coupe du monde en février, à Londres.

« Pour être sélectionné, il y a deux étapes : être dans les 12 premiers aux Championnats du Monde de Shanghai l’été dernier ou être dans les 18 premiers à la Coupe du Monde de Londres. Moi j’étais 7e au rattrapage car il y a une histoire de quota… c’est compliqué tout ça ! », rigole-t-elle.

En tout cas, Fanny est contente et soulagée. Mais elle est consciente de la masse de travail que cela représente. Elle s’entraine donc trois heures par jour. Des exercices sur le trampoline pour l’échauffement, une bonne série d’acrobaties en partant du plongeoir et une séance de muscu pour terminer !

Wahou, les JO !

Petite, Fanny a rêvé de ce moment. Savait-elle qu’elle y arriverait à 18 ans ? Et dans le domaine du plongeon ? Pas sûr. Car la demoiselle a testé plusieurs sports avant se lancer pleinement dans celui qui lui permet aujourd’hui d’accéder aux JO. « Avec une maman dans le milieu de la gym acrobatique, j’ai vite baigné là-dedans », explique-t-elle.

Elle fera donc de la gym acrobatique, de la natation, du tennis ou encore de la danse. En parallèle du plongeon puisqu’elle commence à 7 ans et demi : « J’étais comme tous les enfants, je voulais tout faire ». Mais lorsqu’elle fait de la natation, elle n’attend qu’une seule chose : la fin du cours pour pouvoir profiter du plongeoir. Elle intègre donc le cercle Paul Bert, club dans lequel elle est toujours. Sa sélection aux JO relève d’« un exploit », selon son entraineur.

Pour la plongeuse, c’est un rêve de petite fille qui se réalise : « Comme tous les sportifs, je rêvais de JO. Alors j’ai essayé de me donner les moyens d’y arriver ». Déterminée, elle ne lâche pas son objectif. « A 14 ans, j’ai su que je pourrais le faire, mais j’avais bien conscience que ce serait compliqué », précise-t-elle. Compliqué oui surtout quand des blessures lui barrent la route, comme celle aux ligaments croisés lors d’un entrainement sur le trampoline. Elle remontre très vite en selle, enfin sur le plongeoir plus exactement, et se sélectionne pour les JO.

La tête sur les épaules

Si son rêve se réalise aujourd’hui, Fanny garde tout de même la tête froide. Aller au JO, c’est bien oui mais il faut aussi penser à l’avenir. Elle ne sait pas combien de temps elle plongera. Mais elle sait qu’à la rentrée, elle intégrera des études de kiné à Rennes. Ce qui ne réjouit pas particulièrement son entraineur qui la voyait peut-être déjà à Paris, à l’Institut National des Sports et de l’Education Physique – INSEP (« à savoir que sur les 5 français sélectionnés en plongeon, Fanny est la seule à ne pas suivre de formation à l’INSEP », nous précise Frédéric Pierre).

Mais la plongeuse en a décidé autrement et semble profiter de l’instant présent. Elle se réjouit de participer à cette immense compétition : « ça va être une expérience sportive très enrichissante. Sur le plan humain aussi d’ailleurs. On va voir plein de monde, c’est chouette ». Elle sait déjà à peu près ce qu’elle présentera comme plongeons (cinq pour les filles, six pour les garçons). Elle souhaite faire de son mieux, « faire un truc bien quoi » mais ne rêve pas. Son but n’est pas la médaille d’or. « Je me dis simplement que je n’ai rien à perdre ».

La Rennaise d’adoption (née à Versailles) se prépare maintenant pour les Championnats de France (qui se dérouleront en banlieue parisienne, les 7 et 8 juillet) ainsi que pour els Championnats d’Europe junior (qui auront lieu en Autriche du 11 au 16 juillet). Le 3 août, Fanny plongera dans une certaine piscine londonienne, face aux meilleurs plongeurs du monde. On lui souhaite bon courage !

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