Célian Ramis

Mythos 2013 : La drôle de tragédie du belge

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La tragédie du Belge, mis en scène par Sonia Bester, était présentée mercredi midi, dans la Baraque bistrot du site Guy Ropartz.
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La tragédie du Belge, mis en scène par Sonia Bester, était présentée mercredi midi, dans la Baraque bistrot du site Guy Ropartz.

Dans le cadre du festival Mythos, les spectateurs ont pu découvrir une partie de La tragédie du Belge. En effet, trois actes sont prévus pour cette pièce, mais seulement deux ont été présentés sur le site Guy Ropartz. « Nous, on connaît la fin bien évidemment mais nous ne l’avons pas encore travaillé », expliquera Sonia Bester, metteur en scène, après la représentation. De quoi inciter le public à suivre de très près les actualités de cette tragédie.

Une tragédie, oui. Le Belge, tourmenté par sa femme despotique et hystérique, s’éprend de la dépressive et solitaire Olga, qu’il rencontre en Terre de France. Il décide alors de reprendre sa liberté et de rejoindre sa bien-aimée. Mais il va devoir assumer les conséquences de ses actes…

Sur scène, cinq comédiens qui vont tour à tour entrer dans la peau de chacun des personnages, donnant une dimension originale et humoristique à des situations souvent absurdes. En bonus, ils nous offrent un chœur chantant et réadaptant des comptines ou chansons pour enfants, dont les arrangements ont été réalisés par Camille, dont on reconnaitra facilement le phrasé.

La tragédie du Belge a été très appréciée du public, qui réserve à toute l’équipe de Sonia Bester un bon lot de rires et un tonnerre d’applaudissements. Et même si on ne connaît pas la fin, on ne reste pas sur notre faim !

Mythos 2013 : Lou Doillon, légère et envoûtante

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C’était au tour de Lou Doillon, hier soir, de réchauffer l’ambiance dans le Magic Mirror installé sur le carré Duguesclin (parc du Thabor).
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C’était au tour de Lou Doillon, hier soir, de réchauffer l’ambiance dans le Magic Mirror installé sur le carré Duguesclin (parc du Thabor).

La voix éraillée, chaude et envoûtante, Lou Doillon commence son spectacle sur des rythmes pop rock et nous plonge directement dans son univers. Pendant une heure et demie, elle va enchainer les morceaux de son premier album, Places.

« Comme il y en a qu’un, nous avons que onze chansons. Nous allons faire des reprises », déclare la chanteuse. Et c’est parti pour une nouvelle version, très soul, de « Should I stay or should I go », du groupe The Clash. De la soul, elle en a dans la voix. Et dans ses morceaux, il y a de la folk, du blues et un peu de pop.

Lou Doillon se montre très proche de son public, toujours quelques mots pour eux entre les chansons et beaucoup de sourires, de rires, mais aussi une touche de pudeur. La chanteuse impose de par sa présence scénique, de par sa façon de bouger timidement et de par sa complicité avec ses musiciens. Un agréable moment pour les spectateurs, qui découvrent une jeune femme fragile et rebelle.

Mythos 2013 : Les voyages mythiques de Guylaine Kasza

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Le 18 avril, Guylaine Kasza, conteuse et comédienne, présentera Les voyages de Médée au Carré Sévigné. Une mise en lumière de deux femmes passionnées dans le cadre du festival Mythos.
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Jeudi 18 avril, à 20h, Guylaine Kasza, conteuse et comédienne, présentera Les voyages de Médée au Carré Sévigné, à Cesson-Sévigné. Une mise en lumière de deux femmes passionnées dans le cadre du festival Mythos, qui s’installe à Rennes du 16 au 21 avril.

Faire un parallèle entre Médée et Guylaine Kasza serait maladroit. Mais elles ont en commun la passion et l’amour. Le duo risque d’être explosif jeudi soir au Carré Sévigné. Depuis 30 ans, Guylaine Kasza baigne dans l’univers des arts du récit et des mythes. « Ce qui est fabuleux en vieillissant, c’est de constater que les mythes résonnent encore aujourd’hui », déclare-t-elle. Ce qu’elle aime, c’est l’incessant va-et-vient entre la littérature orale et le théâtre.

Le passage de la mythologie à la tragédie grecque : « La tragédie a été inventée l’homme grec pour sonder les abîmes de l’âme humaine et pour éveiller le spectateur ».

Des voyages et des spectacles

Depuis 15 ans, Guylaine Kasza voyage beaucoup pour réaliser ses projets : « c’est une création qui germe entre la rencontre avec un auteur et mon séjour sur place ». Ca peut être une adaptation de l’écrivain Gabriel Garcia Marquez avec des musiciens en Colombie ou une envie de marcher dans les pas d’un poète assassiné en Afghanistan.

Ce voyage sera d’ailleurs une révélation pour la conteuse : « C’est un pays extraordinaire avec des gens fabuleux. Aller là-bas, c’est l’occasion de dépasser les a priori. Je ne vais évidemment pas vous dire que tout était merveilleux mais ça m’a bouleversé dans ma vie et dans mon intimité ». Durant son périple, elle a dans sa poche Antigone, le récit d’une femme « qui veut parler, qui lutte et qui va crever dans sa grotte ».

En parallèle, à Khaboul, elle croise des femmes portant la burqa dont une intellectuelle, très jeune, très révoltée. « Elle m’a dit qu’elle se sentait comme enfermée dans un cercueil avec juste un peu d’air. Antigone + la rencontre d’une autre culture + toutes ces femmes sous la burqa… Je me suis intéressée à d’autres figures féminines, je suis une chercheuse et j’aime créer des spectacles pas forcément faciles », explique Guylaine.

Médée la solaire, Médée la battante

Entre tragédie, mythologie et figure féminine, elle en vient à s’intéresser à l’histoire de Médée. Elle se passionne surtout pour ce qui se raconte avant qu’Euripide ne fasse évoluer Médée du mythe à la tragédie. Pendant trois ans, Guylaine Kasza va fouiller dans l’histoire de cette grande déesse : « Je cherchais des nouveaux points de vue, j’ai donc interrogé des spécialistes de ce personnage et des spécialistes de la tragédie ». Et elle s’est aussi rendue sur place entre la Géorgie et l’Arménie, la terre natale de Médée. Dans les textes, cette dernière est une figure monstrueuse, une mère infanticide, une épouse trahie qui assouvira sa colère dans le crime et dans le sang.

L’aventurière-conteuse-comédienne veut lui rendre son visage, sa dignité et son histoire. « C’est une femme qui veut prendre son destin en main. Fille de roi, prêtresse, considérée comme grande par son peuple, elle va oser quitter son royaume, trahir son père et parcourir le monde avec l’homme qu’elle aime », raconte Guylaine. Cet homme va perdre son trône et va vouloir le récupérer à tout prix. Même s’il doit épouser la fille d’un autre « juste pour pouvoir poser son cul sur un trône ».

Meurtrie, Médée va alors se rappeler qui elle est « et c’est terrible car elle est aussi magicienne, côtoie le monde d’en haut et le monde d’en bas ». Elle va faire preuve d’une violence extrême, tuer sa rivale, incendier le palais, puis commettre l’acte ultime : l’infanticide. Que l’amour soit au centre, ça lui plait. Que ce soit une exilée, une étrangère, ça lui plait. Et traiter de la question de l’altérité, ça lui plait.

La passion, l’amour

Dans Les voyages de Médée, la comédienne nous transporte dans l’univers d’une femme d’aujourd’hui qui va mal et qui va mettre des mots sur ses maux. Elle replace alors ce mythe dans un contexte contemporain. Depuis 10 ans, elle consacre ses spectacles à l’amour : l’Autre nous permet de gonfler notre égo mais nous plonge dans un profond mal-être quand il n’est plus là. « Ce n’est pas pour autant que notre vie est terminée », dit-elle.

Et ce rapport avec l’Autre, Guylaine le cherche constamment, au cours de ses voyages mais aussi au quotidien : « Quand je pars, chaque jour ressemble à une aventure. Quand on rentre, on veut l’appliquer à notre vie ». Et en revenant de Jordanie, elle a tenté l’expérience chez elle, à Saint-Brieuc. Elle nous confie que ça a marché mais que c’est compliqué de ne pas être envahi par les tracas du quotidien : « L’affaire Cahuzac, les infos, le stress de l’agenda pour l’an prochain… ».

Guylaine Kasza est donc une passionnée de voyages, des arts du récit, qui se nourrit de ses aventures, de ses rencontres et de ses recherches. Accompagnée des musiciens Clément et Thomas Peyronnet, elle crée une véritable mise en scène pour cette représentation théâtrale d’un spectacle violent, qui fait des allers-retours entre le théâtre contemporain et le mythe revisité.

Jeudi 18 avril – 20h – Carré Sévigné à Cesson-Sévigné – 1h15

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